Faisons le point sur les derniers changements qui concernent les pensionnés. Et voyons quels sont ceux qui peuvent espérer en tirer profit.
Relèvement de la pension minimum (pour la 5e fois de la législature)
"On n’a jamais autant augmenté la pension minimum que durant cette législature", a indiqué à maintes reprises le ministre.
L’annonce de la 5e augmentation de la pension minimum, qui sera effective au 1er mars 2019, doit cependant être relativisée. Elle ne concernera en effet que les rares travailleurs qui affichent une carrière complète de 45 années. Pour ceux qui remplissent cette condition, depuis l'entrée en fonction du gouvernement Michel en octobre 2013, la pension minimum aura augmenté de 130,61 euros/mois (salarié isolé) et même de 190,01 euros/mois (indépendant isolé).
Baisse ou disparition de la cotisation de solidarité
Le Parlement a voté la réduction ou la suppression de la cotisation de solidarité. Une mesure dont profiteront 200.000 pensionnés.
A partir du 1er mars, les seuils applicables pour la détermination de la cotisation de solidarité qui s’appliquent sur la pension légale vont être relevés. Ce prélèvement qui varie entre 0 et 2% augmente en fonction du montant brut de la pension. Pour déterminer son taux, l’administration tient compte de la pension légale et des pensions complémentaires.
Pour un pensionné isolé, le seuil sera porté à 2.594,45 euros (contre 2.358,32 euros).
Pour un isolé avec charge de famille, le seuil sera porté à 2.991,51 euros (contre 2.726,53 euros).
91.000 pensionnés seront dès lors totalement dispensés de cotisation, tandis que 100.000 autres verront ce prélèvement baisser.
Suppression du piège fiscal
La Commission des Finances de la Chambre a voté la suppression du piège fiscal suite auquel une augmentation de la pension brute se traduisait pour certains par une baisse de la pension nette. "Toute augmentation brute de la pension se traduira donc bien par une augmentation nette", a assuré Daniel Bacquelaine à la radio. Ce correctif ne vaut toutefois que pour les pensionnés n’ayant aucun autre revenu.
"Toute augmentation brute de la pension se traduira bien par une augmentation nette."
La suppression du piège à l’activité
"On a supprimé également le piège à l'activité. Pour tous ceux qui décident de continuer une activité après la pension - et il y en a de plus en plus - il n'y avait pas de pénalisation au niveau de la pension, mais dorénavant il n'y aura pas de pénalisation au niveau fiscal non plus", a déclaré Daniel Bacquelaine.
Modification des conditions d’octroi de la GRAPA
Chaque année, plus de 100.000 pensionnés bénéficient de la Garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA). Une prestation octroyée aux 65 ans et plus dont les revenus sont trop faibles pour assurer leur subsistance.
Concrètement, elles sont ainsi assurées de recevoir au minimum 745,57 euros par mois (1.118,36 euros pour un isolé). Mais moyennant le respect de certaines conditions, parmi lesquelles le fait d’avoir résidé pendant 10 ans de façon ininterrompue en Belgique.
Enfin jusqu’ici, car cette condition vient d’être annulée par la Cour constitutionnelle, au grand dam du ministre. "A partir du moment où certaines personnes qui n’ont aucun lien avec la Belgique, n’y ont jamais vécu ni travaillé – et donc pas cotisé – viennent dans notre pays quand elles ont 65 ans, on peut s’interroger… ", a déclaré Daniel Bacquelaine, estimant qu’une réforme du système s’impose pour éviter les abus. Il ne désarme d'ailleurs pas et compte introduire un nouveau texte pour maintenir une condition de résidence, mais qui serait ramenée à 5 ans.