Aller au-delà de la voiture de société

Journaliste

Avec l'allocation et le budget mobilité, le gouvernement avance au pas. Il serait temps de lever les freins pour prendre le chemin d'un plan mobilité plus large.

Trois chiffres pour fixer les idées: les embouteillages sur les routes coûtent 1 à 2% du produit intérieur brut, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques; la voiture privée représente 49% des déplacements à Bruxelles contre à peine 25% à Paris et 20% à Amsterdam; chaque automobiliste passe en moyenne 41 heures par an dans les bouchons dans notre capitale, selon une étude du bureau Deloitte

Chaque automobiliste passe en moyenne 41 heures par an dans les bouchons…

Le Parlement, en mars dernier, puis le gouvernement fédéral vendredi, ont fait tous deux un petit pas vers un mieux en approuvant l’allocation de mobilité ("cash for cars") et le budget mobilité. L’ensemble devrait encourager une partie des travailleurs à combiner davantage l’utilisation de leur voiture avec d’autres modes de transport meilleurs à la fois pour le trafic, l’air que nous respirons et la santé de la planète. L’amélioration ne touchera cependant que les titulaires de voitures de société, et restera globalement rivée au carcan fiscal belge formaté pour la voiture. Autrement dit, le chantier de la mobilité reste grand ouvert et il faudra d’autres mesures pour parvenir à une véritable amélioration.

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La part des déplacements effectués à vélo ou à pied reste ridiculement faible à Bruxelles (2 et 4%), comparativement aux autres grandes villes nord-européennes, sans doute parce que les artères de notre capitale n’ont pas été conçues pour eux. La division des compétences entre Fédéral et Régions continue d’empêcher d’unir de façon cohérente les réseaux de transport public du nord, du centre et du sud du pays, de même qu’elle rend très malaisée la mise en place de systèmes de billet et d’abonnement unique. Enfin, le pays ne dispose toujours pas d’un vrai réseau de bornes de recharge électrique.

Voilà trois énormes freins au déploiement de solutions alternatives durables. Mais bon, le Fédéral bosse sur un projet de "smart mobility", qu’on espère inspiré, et le "comité stratégique" planche toujours sur le Pacte national d’investissement lancé par le Premier Charles Michel: deux raisons d’espérer.

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Benoit Carlier, Alexandre Faletta et François Lecocq.
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