Boris Johnson, ou la stratégie du fou
Le chantre du Brexit prend les commandes
Trois ans après le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Boris Johnson arrive à la tête du pays. Comme si, juste avant le dénouement de la tragédie du Brexit, son auteur devait faire une entrée fracassante sur la scène, métamorphosé en chef de guerre. Excentrique, imprévisible, d’une intelligence redoutable et complexe, le nouveau Premier ministre britannique n’est pas un politicien ordinaire. Journaliste nourrissant la phobie de l’Europe, moulé dans l’éducation d’une grande bourgeoisie comme seule l’île peut en produire, il a lui-même contribué à détruire par sa plume acide la réputation de l’Union dans son pays. Nous l’avons connu en salle de presse, où il brillait par sa mauvaise foi et ses questions pièges grossissant avec obsession et grossièreté la tendance de la Commission européenne à tout réguler.
"Boris le bouffon" a pour stratégie de faire le fou pour déstabiliser ses adversaires. Cela passe pour acceptable dans ces cercles ayant perdu le sens des réalités. Comme le Bullingdon Club, ce club d’Oxford qu’il fréquentait avec David Cameron, réputé pour ses destructions de bars.
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Boris Johnson, de plus en plus proche de Donald Trump, incarne cette génération de politiciens jouant de leurs émotions avec brutalité sur les réseaux sociaux pour accroître leur popularité. N’ayant d’autre projet que de briller dans un chaos, ils mettent en danger, par la nature narcissique et perverse de leur jeu, des constructions politiques élaborées avec le temps et la patience des États pour préserver la paix et le bien commun.
Face à ces attaques ultra-violentes, les institutions multilatérales, l’Union européenne ou l’ONU, par nature complexes, prennent cher. Mais cette mise à l’épreuve est une opportunité pour tester leur résistance et revoir leur projet. Car depuis trois ans, le Brexit n’a pas réussi à mettre à mal une Europe qui, tant qu’elle restera unie, résistera à des coups de boutoirs par nature simplistes. Dans cette aventure, le grand perdant pourrait être le Royaume-Uni.
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