Ceci n'est pas un État

Journaliste

Préformation fédérale

C’est à se demander si le surréalisme ne finira pas par tuer l’État belge. Le 21 décembre, cela fera un an que le gouvernement fédéral sera en affaires courantes. Et plus de cinq mois après les élections, aucune négociation digne de ce nom n’a encore démarré en vue de former une nouvelle majorité gouvernementale.

Cette absence de discussions fermes et multipartites, ces rencontres qui se poursuivent derrière les rideaux de la scène politique pour se solder par le néant, bref, ce brouillard entretenu quant à l’avenir de l’échelon fédéral couplé à la quasi-fuite des ténors du gouvernement sortant semblent plonger la Belgique dans une forme inédite de léthargie politique. Ils sont loin les épisodes de dramaturgie vécus lors des crises précédentes et qui tenaient le pays en haleine.

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Quel sera le résultat électoral du désintérêt de la population pour cette crise qui ne veut pas dire son nom?

Aussi invraisemblables qu’ils furent, ils avaient au moins le mérite de dire quelque chose des forces en présence et de conscientiser l’opinion publique.

Aujourd’hui l’État n’en est plus vraiment un. Et la population se désintéresse de cette crise qui n’a pas dit son nom depuis le 26 mai et dont les effets concrets ne se font pas encore sentir. Quel sera le résultat électoral de ce désintérêt plus patent que jamais? Peut-être cette question pourrait-elle faire office d’aiguillon afin que les partis en présence osent mettre leurs projets respectifs sur la table et déblaient les terrains d’entente ou de mésentente qui peuvent apparaître. D’autant que le spectre d’élections anticipées grandit à mesure que pataugent les protagonistes de cette drôle de pièce.

Il est temps pour les antagonismes de se révéler au grand jour sur base d’un débat de fond quand au projet politique qui attend la Belgique. Si aucun consensus n’est possible, il faudra bien oser parler de crise de régime. Les francophones seront alors contraints d’entrer dans un débat d’un tout autre ordre: que peut-on encore faire ensemble, gens du Nord et gens du Sud? Tiens, n’est-ce pas celui que réclamaient les nationalistes flamands il y a quelques années à peine? Poser la question…

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