Encore du bricolage fiscal

Journaliste

Les 500 euros défiscalisés de retour à la Chambre

Caramba, encore raté! Issu du grand accord politique de l’été 2017, le dossier des 500 euros défiscalisés se reprend quelques semaines dans la vue en étant renvoyé au Conseil d’Etat.

On se rappellera que tout est parti d’une idée – un slogan? – de l’Open Vld, qui souhaitait que le contribuable puisse glisser un petit peu de beurre dans ses épinards sans être assommé par le fisc. Cela a débouché sur la défiscalisation de 500 euros, à triple destination: le monde associatif, les coups de main entre citoyens, ainsi que l’économie dite collaborative.

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La démarche fiscale est interpellante. Et s’inscrit dans cette logique belge, pétrie d’inventivité, de non-sens et d’aveuglement.

Là réside sans doute le problème. À la base, il y a une initiative louable: donner un coup de pouce au pouvoir d’achat des Belges. Un besoin également, exprimé notamment par le sport amateur. Sauf que cela a débouché sur un projet complexe, hybride, ayant réussi à fédérer contre lui les partenaires sociaux, qui estiment que les bienfaits qu’il procure sont largement noyés par les effets pervers engendrés. Concurrence déloyale, dumping social, légalisation du travail au noir: les reproches fusent de toutes parts.

Au-delà de ces critiques, la démarche fiscale est interpellante en soi. Et s’inscrit dans cette logique typiquement belge, pétrie d’inventivité, de non-sens et d’aveuglement, qui a débouché notamment sur l’invention des chèques-repas, des éco-chèques ou de la voiture de société. Mieux encore: Michel a lancé le "cash for car", permettant d’échanger la voiture de société contre du cash, voiture qui elle-même remplaçait un salaire trop taxé. Comment ne pas y voir un serpent ridicule s’évertuant à se mordre la queue?

La faille est pourtant connue de longue date: le travail est trop, et trop vite, taxé. Un constat que le tax shift n’est même pas parvenu à ébranler. Au lieu de s’accrocher à son trophée bancal, l’Open Vld ferait mieux de le dégonfler fissa et de le limiter aux secteurs associatifs demandeurs, comme le sport et les arts. Tel sera le défi du prochain gouvernement: s’atteler à une vraie réforme de la fiscalité, ne faisant pas peser l’essentiel de la charge fiscale sur les épaules du travail. Autant y songer dès à présent. Au lieu de bricoler.

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Benoit Carlier, Alexandre Faletta et François Lecocq.
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