La 5G, au bénéfice du consommateur

Rédacteur en chef

Proximus et Orange vont partager leurs réseaux mobiles.

Proximus, Telenet, Orange et compagnie ont toujours été clairs. Si le consommateur paie "un peu" plus cher en Belgique qu’ailleurs pour son accès internet fixe ou mobile, c’est parce qu’il reçoit de la top qualité. Chez nous, on ne surfe pas en Dacia ou en Skoda mais en BMW ou en Merco; du premium. Peu de coupures, de la couverture même dans le métro et des vitesses de chargement à faire pâlir n’importe quel Européen.

Qu’il s’agisse de télévision digitale (l’invention de la fameuse IPTV, la vieille ligne fixe Belgacom) ou du déploiement du haut débit à large échelle, nos opérateurs ont toujours été précurseurs. Vous vous en rappellerez encore si vous partez dans le sud de la France pour les vacances. Vous pesterez contre Free.

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Sans un cadre propice à l’innovation et sans régulation, une alliance Proximus-Orange ne profitera qu’à leurs marges ebitda respectives.

Voir Proximus et Orange s’allier pour faire cause commune dans la 5G, c’est voir deux de nos champions se donner les moyens. S’offrir l’opportunité de mettre, une nouvelle fois, la Belgique sur la carte de l’innovation. Sur une technologie extrêmement gourmande en investissements (ne fût-ce que parce qu’elle demande une infrastructure 3 fois plus dense) mais qui peut bouleverser notre manière de communiquer, de nous déplacer (la voiture autonome) ou même de nous soigner en permettant, par exemple, toute intervention chirurgicale à distance via une simple caméra et un robot. On a envie de crier: oui, oui, oui.

Voilà pour le côté pile. Pour le côté face, c’est au politique de jouer. Il faudra d’abord une volonté de faire de la Belgique une terre d’innovation sur la 5G et, donc, un cadre réglementaire qui permet son déploiement. On rappelle le tristement célèbre retard pris par Bruxelles – capitale de l’Europe – sur la 3G puis la 4G, faute de normes appropriées. À quoi cela servirait-il d’avoir une charrette sans les bœufs?

Surtout, il faudra que cette alliance des deux premiers opérateurs mobiles du pays se réalise aussi au bénéfice du consommateur. Le Belge paie trop cher pour son accès à l’internet mobile: 28 euros en moyenne pour 10 gigabits alors que le Français dépense seulement 20 euros pour dix fois plus de données (100 gigabits), selon les chiffres de Rewhel Research mis en avant il y a un an par Alexander De Croo, alors ministre des Télécoms, pour motiver l’arrivée potentielle d’un 4e opérateur mobile sur le sol belge.

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Un projet mort-né. Qui sera désormais assez fou pour se lancer contre un colosse Proximus-Orange partageant frais et investissements?

Sauf à réguler. À obliger Proximus et Orange à ouvrir leur nouvelle infrastructure commune (leurs antennes) à d’autres acteurs. Ce serait la (seule?) manière de ne pas encore diminuer la concurrence, d’influer positivement sur les prix.

Sans un cadre propice à l’innovation et sans régulation, une alliance Proximus-Orange ne profiterait qu’à leurs marges ebitda respectives. Autant le savoir.

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