Threads VS Twitter: copier pour mieux régner
Meta prouve encore une fois avec Threads qu'elle excelle dans l'art du copié-collé. C'est autant détestable qu'admirable tant la recette fonctionne auprès des utilisateurs.
C’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes. Cet adage d’un autre âge s’associe étonnamment à merveille avec ce que l’on considère comme l’un des géants technologiques mondial, censé être à la pointe de l’innovation et dessiner notre futur numérique: Meta.
La pieuvre numérique créée par Mark Zuckerberg ajoute un nouveau tentacule à sa gamme de produits avec Threads. Ne cherchez pas l’innovation, un semblant de métavers ou d’intelligence artificielle, Meta lance un nouveau réseau social qui n’a rien de neuf. Une copie conforme de Twitter crée par Jack Dorsey en 2006 et en difficulté depuis son rachat rocambolesque par Elon Musk pour 44 milliards de dollars en 2022.
Du design aux fonctionnalités, tout est copié-collé. Rien d’étonnant dans le chef de Meta, qui a toujours appliqué cette tactique face à la concurrence. L’arrivée des "stories" copiées de Snapchat ou des "reels" inspirés de TikTok sur Instagram ont suscité moqueries et scepticisme à l’époque, mais sont devenus des standards d’utilisation depuis. Même le nom du réseau est une référence à Twitter. La seule vraie différence est de pouvoir s’y connecter directement avec son compte Instagram. Simple et efficace.
Le constat est clair: la recette du copié-collé avec une touche de facilité d’utilisation fonctionne, encore et toujours. Grâce à sa force de frappe et ses plus de 3 milliards d’utilisateurs inscrits sur ses différentes plateformes (Facebook, Instagram et WhatsApp), Meta peut faire la pluie et le beau temps dans le monde des réseaux sociaux, devenus les exutoires voyeuristes de notre quotidien. En quelques heures, Threads compte déjà plus de 10 millions d’inscrits alors qu’il n’est même pas encore disponible en Europe.
Tant que les utilisateurs répondront présents en masse et y trouveront leur compte, on ne pourra que donner raison au génie non créatif de Mark Zuckerberg.
Plus c'est gros, plus ça passe
La tactique peut paraitre grossière, mais elle est complétement assumée. Au point de voir Mark Zuckerberg se fendre d’un premier tweet en 11 ans composé d’une simple image de deux Spidermen identiques se pointant du doigt mutuellement. Au moins les choses sont claires.
Ce qui l’est moins, ce sont les conséquences d’une telle concentration de réseaux sociaux entre les mains d’une seule entreprise et d’un seul homme. Elle est problématique à plusieurs égards. Le pouvoir d’influence, la récolte de données et l'abus de position dominante en tête. C’est bien pour cela que l’application n’est pas encore disponible en Europe. Seul continent semblant se soucier, à ce stade, de l'impact négatif sur la position déjà plus que dominante de Meta.
Malheureusement, tant que les utilisateurs répondront présents en masse et y trouveront leur compte, on ne pourra que donner raison au génie non créatif de Mark Zuckerberg. Il ne sera peut-être pas le roi du métavers comme il l’imaginait, mais l’empereur des réseaux sociaux, c’est bien lui.
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