Depuis juillet dernier, le principal site belge de production de masques chirurgicaux de qualité se trouve à Lokeren. Chaque mois, le spécialiste des matelas Somnis Bedding y produit 500.000 masques en partenariat avec AB InBev. “Cela nous permet d’offrir la meilleure protection possible à nos collaborateurs et à nos partenaires.”
En période de crise, les grandes entreprises sont elles aussi capables de s’adapter rapidement. AB InBev en est la meilleure preuve. En mars, le premier groupe brassicole du monde a initié une collaboration avec la PME belge Somnis Bedding pour produire des masques chirurgicaux. “Soit bien avant l’obligation du port du masque et le début de la pénurie”, indique Fleur Poets, Corporate Affairs Director Europe chez AB InBev.
Une task force comme intermédiaire
“Notre service achats a constaté que l’importation de masques de qualité pouvait s’avérer problématique pour une entreprise de notre taille. Heureusement, nous avons rapidement trouvé une solution.” Le cabinet de l’ancien ministre Philippe De Backer, responsable de la task force chargée de commander des protections pour le secteur des soins de santé, a mis AB InBev en contact avec Somnis Bedding. “Notre constructeur allemand de machines venait tout juste d’élaborer pour nous, sur mesure, une machine de production de masques”, se souvient Ivan Van Duysen, COO de Somnis Bedding. “La finition des bords de nos matelas ressemble beaucoup aux techniques de fabrication des masques. Au vu de l’évolution de la situation en Chine, il nous a semblé opportun de fabriquer nos propres masques le plus près possible, et de préférence en Belgique. AB InBev partageant cette analyse, nous avons décidé d’unir nos forces.”
“Nous produisons nous-mêmes des masques écologiques et de qualité en suffisance, et assumons ainsi pleinement notre responsabilité sociale.”
Qualité européenne
Les 500.000 masques produits tous les mois par Somnis Bedding sont 100% européens. Ils sont fabriqués à Lokeren, la majeure partie des matières premières sont belges et les pièces des machines sont européennes. “Ce dernier point est crucial pour garantir la production, par exemple en cas de besoin urgent de pièces de rechange”, explique Ivan Van Duysen. Par ailleurs, les masques sont de la plus haute qualité. “Ils affichent un taux de filtration de plus de 99% et assurent donc une excellente protection.”
“Autre avantage: Somnis n’utilise que de l’énergie verte”, ajoute Fleur Poets. “Ce projet est positif de plusieurs façons: un business case solide, un impact positif sur la société puisque nous pouvons faire don de masques, un processus de fabrication des plus écologiques et une protection efficace pour nos collaborateurs.” Aujourd’hui, AB InBev produit également du gel hydroalcoolique pour le personnel de soins et ses propres travailleurs, à partir des résidus d’alcool extraits durant le processus de brassage des bières sans alcool.
Grande capacité de production
Le premier lot de 300.000 masques de protection a été offert par AB InBev en juillet à ses exploitants belges de cafés et grossistes en bières, qui peuvent acheter des masques supplémentaires à prix coûtant. Quelque 250.000 masques sont réservés chaque mois au personnel des 31 brasseries, dépôts et bureaux européens, tandis que 90.000 masques ont été expédiés aux soignants à Beyrouth après l’explosion qui a détruit le port début août. “Nous pouvons si nécessaire augmenter la production jusqu’à 1 million de masques par mois”, avance Ivan Van Duysen. “Nous disposons donc d’une marge de sécurité relativement importante en cas de besoin.”
“Nous avons remarqué que la finition des bords de nos matelas ressemblait beaucoup aux techniques de fabrication de masques.”
Le principal défi de cette collaboration? La flexibilité et la rapidité dont les deux entreprises ont dû faire preuve pour s’adapter. “L’aspect le plus crucial de ce partenariat fut de définir les besoins et de trouver immédiatement une solution à chaque problème”, conclut Fleur Poets. “Nous avons combiné l’expertise de Somnis Bedding avec la force de frappe d’AB InBev en matière d’achats. Notre personnel, qui a l’habitude d’acheter du houblon, du malt et des bouteilles en verre, est parti à la recherche des matières premières pour fabriquer des masques – des élastiques et des tissus filtrants, notamment. Nous collaborons en parfaite symbiose.”