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Odoo valorisée à 5 milliards d’euros après une opération à 500 millions

Fabien Pinckaers est le fondateur et le CEO d'Odoo. ©ANTONIN WEBER / HANS LUCAS

Plusieurs investisseurs de premier plan, dont CapitalG (Alphabet), Sequoia et BlackRock investissent dans la pépite wallonne Odoo. L'opération, qui valorise le développeur de logiciels à 5 milliards d'euros, fait le bonheur de Noshaq et Wallonie Entreprendre.

En pleine croissance suite à une année record qui doit lui permettre d'atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires dans les 24 prochains mois, l’éditeur de logiciels wallon Odoo annonce une nouvelle opération financière à hauteur de 500 millions d’euros. Ce rachat d'actions est mené par deux grands noms du monde de l'investissement: CapitalG (le fonds de croissance lié à la maison mère de Google, Alphabet) et Sequoia Capital.

Dans l'opération, on retrouve également BlackRock, Mubadala Investment Company (le fonds souverain d'Abu Dhabi), HarbourVest Partners, AVP et Alkeon. Alkeon est également déjà présent dans les entreprises technologiques belges Deliverect et Collibra et, au côté de Sofina, il est également actionnaire de la start-up indienne Byju's.

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"C'est une vraie reconnaissance du marché quand on a autour de la table des investisseurs comme Google, Sequoia, BlackRock et Mubadala. C'est une forme de validation de ce que nous faison."

Fabien Pinckaers
CEO et fondateur d'Odoo

"Une vraie reconnaissance du marché"

Dans le cadre de cette opération financière, les investisseurs existants que sont Summit Partners, Noshaq et Wallonie Entreprendre vendent une partie de leurs actions. Wallonie Entreprendre a revendu dans l'opération 33% de ses actions et l'invest liégeois Noshaq est sorti presque complètement de l'actionnariat (voir encadré). Malgré la revente d'une partie de ses parts dans la licorne wallonne, Summit Partners reste le principal actionnaire institutionnel d'Odoo.

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"C'est une vraie reconnaissance du marché quand on a autour de la table des investisseurs comme Google, Sequoia, BlackRock et Mubadala (le fonds souverain de l'émirat d'Abu Dhabi, NDLR). C'est une forme de validation de ce que nous faisons", commente Fabien Pinckaers. Le CEO nous confirme rester majoritaire dans le capital d'Odoo et n'avoir toujours aucune intention de vendre ses parts.

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"On espère servir de modèle en prouvant que l'open source peut s'attaquer à d'autres métiers que ceux liés aux développeurs."

Fabien Pinckaers
CEO et fondateur d'Odoo

Une valorisation qui explose

Cette opération– qui porte la valorisation d'Odoo à 5 milliards d'euros – fait de la pépite wallonne de Fabien Pinckaers l'entreprise technologique belge avec la plus haute valorisation, juste devant team.blue et ses 4,8 milliards d'euros. La dernière valorisation d'Odoo était de 3,2 milliards d'euros en juin 2023.

Les logiciels d'Odoo, qui vont de la comptabilité à la gestion de sites web ou d'autres tâches administratives, sont désormais utilisés par quelque 12 millions d'utilisateurs, majoritairement actifs dans des PME. Odoo compte ainsi 48 applications. La communauté qui l'entoure en a créé 48.000. Quelque 100.000 développeurs sont actifs à plein temps dans la communauté autour de l'entreprise, dont le siège est toujours dans le Brabant wallon.

"On espère servir de modèle en prouvant que l'open source peut s'attaquer à d'autres métiers que ceux liés aux développeurs. Après l'ERP et la comptabilité, on s'attaque aux restaurants et à l'e-commerce, et on y va pour être leader dans cinq ans", affirme le fondateur de la licorne wallonne. Il se donne deux ans pour atteindre le milliard de chiffre d'affaires. Pour y arriver, il compte embaucher 2.000 personnes dans les 12 prochains mois, dont un tiers en Belgique.

Jackpot pour les investisseurs wallons

L'opération est évidemment particulièrement intéressante financièrement pour Wallonie Entreprendre et Noshaq, deux investisseurs wallons qui ont effectué leur entrée dans Odoo dès 2014, lors de la première levée de fonds du groupe. Du côté de l'invest public wallon, ce sont 2% des parts d'Odoo qui viennent d'être revendues, soit la même quantité que l'année dernière, lors de l'entrée dans l'actionnariat du fonds américain General Atlantic. "Ensemble, ces deux opérations nous ont permis de récupérer environ 175 millions d'euros", confie Olivier Vanderijst, le président de Wallonie Entreprendre.

Rien que sur cette dernière opération, WE empoche environ 90 millions d'euros. Une fierté pour Fabien Pinckaers: "On s'est battus pour les faire entrer dans le capital à l'époque, aujourd'hui, on se bat pour qu'ils en retirent le maximum. J'espère simplement que cet argent sera réinvesti dans l'écosystème wallon."Après cette nouvelle vente d'actions, Wallonie Entreprendre dispose encore de 4% du capital.

À son arrivée dans Odoo, le holding public avait investi 2 millions d'euros. Une opération qui lui avait permis d'acquérir 6% du capital d'Odoo.  En 2019, Wallonie Entreprendre a ensuite injecté 8 millions d'euros supplémentaires, suffisant pour atteindre les 8% de capital.  Au total donc, l'investissement de 10 millions d'euros aura permis de récupérer 175 millions d'euros de plus-value et l'équivalent de 200 millions d'euros sous forme d'actions dans l'entreprise. "Je ne suis présent chez Wallonie Entreprendre que depuis 15 ans, mais c'est très probablement le plus bel investissement de l'histoire pour un invest wallon", nous glisse le président.

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Pour Noshaq aussi, l'aventure Odoo est la plus grosse réussite de l'invest depuis son lancement. Arrivé en 2019 dans le capital de l'entreprise de Fabien Pinckaers, l'acteur liégeois avait investi 8,3 millions d'euros. L'injection lui avait alors permis de récupérer environ 2% du capital de l'entreprise. Comme Wallonie Entreprendre, Noshaq a effectué une première sortie l'an dernier, vendant environ 1% du capital, pour environ 32 millions d'euros. Ce mercredi, Noshaq est presque complètement sorti d'Odoo en se séparant de presque la totalité de son dernier pour cent. La transaction a permis de récupérer 46 millions d'euros.

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