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L'exploration des contours complexes de l'identité d'une femme

©Louis Matray

"Je est un arbre" est un conte onirique qui parle des femmes au travers d’une seule comédienne qui raconte sa quête, la recherche de son identité, sa place dans la famille comme dans la société.

Au centre de la scène, une étrange cage ou une serre dans laquelle on aperçoit un arbre. Une voix nous enjoint de "nous raconter, sans trêve, de dire sans relâche". Une jeune femme à l’identité floue tente de définir ses contours, son histoire, son corps, ses rêves. L’arbre lui propose de voir d’où elle vient, qui elle est. La cage tourne, la femme ouvre une porte qui donne sur une malle dans laquelle elle s’assied et entame la conversation avec ses parents représentés par une tenue féminine et une tenue masculine sur deux cintres. Elle évoque les "milliers de femmes qui la traversent" dans un théâtre d’ombres chinoises, sous les applaudissements sur un tapis rouge, puis dans une succession de tenues Cendrillon, une boxeuse, une femme enceinte, une danseuse de tango, une chanteuse.

"Je me métamorphose pour défendre ma cause, si je ne choisis pas qui je suis, d’autres le feront pour moi". C’est cette dernière phrase qui a inspiré ce texte à Fabienne Muet, auteure et metteuse en scène. Française, elle explique que l’identité nationale est actuellement au cœur d’un grand débat, pas toujours serein, pas toujours relevé, dans l’Hexagone. "Cela n’a aucun sens de débattre de l’identité, ajoute-t-elle. Estelle Petit qui joue la pièce est trop grande, un peu grosse, si elle ne dit pas qui elle est, on trouvera vite qu’elle est trop quelque chose."

Identité complexe

"Je est un arbre"

La société impose en effet de s’identifier "en quinze mots et deux dates", d’entrer dans une catégorie, or nous sommes plus que notre apparence, nous sommes plus riches donc plus forts. L’identité résulte d’un fouillis d’origines, d’expériences, de peurs, de rêves, propre à chaque individu. Nous sommes comme un arbre avec de nombreuses racines et ses multiples branches. "On enlaidit quand on réduit l’ampleur de la personnalité", conclut Fabienne Muet.

Jusqu’au 21 novembre au Théâtre Marni à Bruxelles

02 639 09 82, www.theatremarni.com

Porté avec grâce et vigueur par Estelle Petit, le très beau texte manie poésie et humour. Le titre "Je est un arbre" fait référence à la phrase célèbre d’Arthur Rimbaud" "Je est un autre" alors que ce sont les "Identités meurtrières" d’Amin Maalouf qui ont inspiré l’auteure. Le spectacle hybride, comme chaque être, rassemble, jeu, lecture, théâtre de marionnettes, ombres chinoises, pour servir les mots qui composent les différents tableaux de ce voyage initiatique, touchant et multiple.

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