Lâché par son propre camp, Trump est menacé de destitution
Les voix se multiplient pour réclamer le départ immédiat de Donald Trump, même si celui-ci a finalement promis un transfert du pouvoir "ordonné".
L’onde de choc était loin d'être retombée ce jeudi aux États-Unis et ailleurs dans le monde au lendemain de l’invasion du Capitole par les partisans de Donald Trump. Ces événements se sont déroulés alors que le Congrès américain tenait une session destinée à certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Sa victoire (306 grands électeurs contre 232) a finalement été certifiée au milieu de la nuit par le vice-président Mike Pence devant les deux chambres du Congrès réunies.
Dans un discours prononcé jeudi dans son fief de Wilmington, Joe Biden a accusé Donald Trump d'avoir "déchaîné un assaut sans merci contre les institutions" démocratiques américaines. "Hier était à mes yeux l'un des jours les plus sombres de notre Histoire", a déploré Joe Biden, qualifiant ceux qui ont participé à ces troubles de "terroristes".
"Hier était à mes yeux l'un des jours les plus sombres de notre Histoire."
De son côté, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a affirmé jeudi qu'écarter Donald Trump du pouvoir était une "urgence de la plus haute importance", l'accusant avec ses sympathisants d'avoir participé à une "tentative de coup d'État".
Elle a exhorté le vice-président Mike Pence à invoquer "immédiatement" le 25e amendement de la Constitution pour déclarer Donald Trump "inapte" à gouverner.
S'il n'agit pas, le Congrès "pourrait être prêt à avancer vers une procédure de destitution", a-t-elle ajouté.
"Le Congrès pourrait être prêt à avancer vers une procédure de destitution."
Le 25e amendement de la Constitution autorise le vice-président et une majorité de membres du cabinet à déclarer le président "inapte" à exercer son rôle.
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Bloqué par Twitter et Facebook pour une durée indéterminée, Donald Trump a diffusé jeudi un bref communiqué où il s'est engagé à mettre en oeuvre un transfert du pouvoir "ordonné", tout en réaffirmant son "complet désaccord" avec le résultat du scrutin.
Défections en cascade
Le jusqu'au-boutisme de Trump a aliéné une partie de son propre camp. La ministre américaine des Transports Elaine Chao a annoncé jeudi sa démission, mentionnant son "trouble" face à l'invasion du Capitole. Elaine Chao est le premier membre du cabinet de Donald Trump à annoncer sa démission.
La ministre américaine de l'Education, Betsy Devos, l'a imitée quelques heures plus tard. "Il est indéniable que votre rhétorique a eu un impact sur la situation, et c'est un point de bascule pour moi", accuse la ministre dans une lettre adressée à Donald Trump.
"Ne comptez plus sur moi. Trop, c'est trop."
Plusieurs membres du Conseil de sécurité nationale ont également annoncé leur départ. Le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche allié de Donald Trump, a annoncé qu'il cessait d'emboîter le pas du président: "Ne comptez plus sur moi. Trop, c'est trop."
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Quant au chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, il a martelé que le Congrès ne se laisserait pas "intimider".
Au-delà des conséquences politiques, l'assaut du Capitole aura peut-être aussi une suite judiciaire. Le FBI a lancé un site web sur lequel des indices et des preuves peuvent être laissés en relation avec le siège du Capitole de mercredi. Beaucoup de matériel est cependant déjà disponible car les partisans de Trump, la plupart dépourvus de masques, ont mis en ligne de nombreuses photos et vidéos de leur expédition.
A noter que le chef du Capitole a aussi démissionné.
Sénat démocrate
En tout état de cause, Joe Biden bénéficiera de tous les leviers du pouvoir pour au moins deux ans. Les incidents du Capitole sont intervenus au lendemain de deux élections partielles en Géorgie remportées par les démocrates, qui ont ainsi repris le contrôle du Sénat.
Les démocrates auront 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais ainsi que le prévoit la Constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aura le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate.
Donald Trump a posté une vidéo sur son compte Twitter, dans laquelle il se dit "scandalisé par la violence, l'anarchie et la pagaille" perpétrées par ses sympathisants au Capitole mercredi. Il a également assuré vouloir une transition du pouvoir "sans accrocs" et a appelé à la "réconciliation". "A ceux qui ont commis des actes de violences ou de destruction, vous ne représentez pas notre pays. Et à ceux qui ont enfreint la loi, vous paierez". "Le Congrès a certifié les résultats (de l'élection présidentielle). Une nouvelle administration prêtera serment le 20 janvier."
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