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Frank Vandenbroucke prépare un plan pour la vaccination des soignants

La Belgique va devoir trancher le débat sur une éventuelle obligation de vaccination du personnel des soins de santé. ©AFP

Le monde politique belge réfléchit à une méthode pour augmenter le taux de vaccination du personnel soignant, alors que la France a décidé d'une obligation.

Souvent, la Belgique a suivi de près les mesures annoncées par la France dans le cadre de la lutte contre le covid. En annonçant la vaccination obligatoire du personnel soignant sur son territoire, Emmanuel Macron met une certaine pression sur les épaules de nos décideurs.

Le consensus autour d'une vaccination uniquement sur base volontaire s'est fissuré ces dernières semaines. Il semble qu'un taux de vaccination de 85 à 90% soit nécessaire pour arriver à une immunité de groupe. 43% de la population est déjà pleinement vaccinée. Même si les deuxièmes doses vont s'injecter en masse durant ces deux mois, et que les 12-15 ans peuvent désormais prétendre eux aussi, à leur piqûre de protection, ce seuil idéal semble difficile à atteindre sans bouger les lignes.

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Sur la table des ministres de la Santé

Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour forcer la vaccination du personnel soignant chez nous aussi, puisqu'ils sont en contact avec les plus fragiles face au SARS-CoV-2.

"La CIM discutera des chiffres sur base du rapport Sciensano de la semaine passée (par profession) et sur la proposition de publier en toute transparence le taux de vaccination par institution."

Le porte-parole du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke

Le ministre fédéral de la Santé travaille actuellement à un plan autour de la problématique de la vaccination des soignants, selon le porte-parole du Premier ministre. Le débat a mûri et ce mercredi, le dossier atterrit sur la table de la Conférence interministérielle Santé.

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"La CIM discutera des chiffres sur base du rapport Sciensano de la semaine passée (par profession) et sur la proposition de publier en toute transparence le taux de vaccination par institution. Ceci comme base de discussions futures", indique le porte-parole du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke.

Des chiffres différents par Région et profession

Or, le rapport de Sciensano, qui reprend des statistiques arrêtées fin mai, indique notamment que si trois quarts des soignants belges avaient alors reçu une première dose, les chiffres varient fortement selon les catégories professionnelles.

En gériatrie, où le personnel est en contact avec des personnes particulièrement vulnérables, les infirmières n'étaient que 63% à être protégées à Bruxelles, contre 91% en Flandre et 77% en Wallonie.

"Les professionnels les moins vaccinés à cibler en cas de campagne de revaccination sont différents selon les régions/communautés."

Sciensano

"Les professionnels les moins vaccinés à cibler en cas de campagne de revaccination sont différents selon les régions/communautés", signalaient ainsi les auteurs du rapport.

Les méthodes douces

Depuis lors, la Wallonie a recontacté ses soignants non vaccinés, ce qui a permis de passer de 74 à 79% de taux de couverture en dix jours pour ce public. Ceci pour la méthode douce.

En guise de levier un peu plus puissant, Frank Vandenbroucke envisage donc de rendre public le taux de vaccination par institution, histoire de motiver hôpitaux et maisons de repos à remobiliser leur personnel. Mais la plupart des institutions ont déjà fait beaucoup d'efforts pour convaincre.

Appels à l'obligation

Le secteur est d'ailleurs aujourd'hui favorable à la méthode forte: les fédérations belges du secteur des soins de santé (Santhea, Unessa, Gibbis et Zornet-Icuro) demandent elles-mêmes une vaccination obligatoire pour leur personnel, face à des taux "encore trop bas et très disparates d’une institution". L’académie royale de médecine vient aussi de rendre un avis en disant qu’elle souhaitait que la vaccination soit obligatoire pour les professionnels de la santé.

Plusieurs personnalités politiques se sont déjà exprimées en faveur de cette obligation, à l'instar d'Alain Maron, ministre de la Santé bruxellois. Du côté des syndicats, Yves Hellendorff, le secrétaire national de la CNE non-marchand, a indiqué qu'il n'était pas contre l'obligation. Reste la question: comment rendre une éventuelle obligation effective?

Le résumé
  • La France va obliger la vaccination des soignants.
  • En Belgique, le taux de vaccination du personnel des soins de santé n'est pas assez élevé.
  • Les ministres de la Santé débattront du sujet ce mercredi.

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