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Des sociétés belges arrosées par l'Azerbaïdjan

©AFP

Plus de 20 entreprises belges, parmi lesquelles Solvay et une filiale de Proximus, ont reçu de l’argent d’origine douteuse provenant indirectement du régime azéri. C’est ce qu’il ressort de données bancaires auxquelles le journal danois Berlingske a pu avoir accès et que nous avons pu analyser. Selon ces données, le régime autoritaire en place en Azerbaïdjan aurait été le complice d’une grosse machine à blanchir des capitaux d’origine douteuse – plus de 2,5 milliards de dollars entre 2012 et 2014, au travers de quelque 16.000 opérations.

C’est avec cette communication laconique qu’un montant de 173.392 euros a été versé le 2 mai 2013 sur le compte bancaire BE62 3751 0297 3461. Via Google, ce numéro donne comme résultat: le site internet de BICS, Belgacom International Carrier Services, situé rue Lebeau à Bruxelles. BICS est une filiale de Proximus, dont l’État belge est l’actionnaire majoritaire. Des centaines de sociétés de télécoms à travers le monde gèrent leur trafic de données mobiles via BICS.

Ce virement provenait de "LCM Alliance LLP", une société occulte créée en février 2012, avec une adresse dans une banale rue commerciale de Hertfordshire, dans le sud de l’Angleterre. Ce qui rend LCM si mystérieuse, c’est qu’elle est gérée par deux autres sociétés installées aux Seychelles: Astrocom et Exponet. Au Royaume Uni, nous avons pu établir un lien entre ces deux sociétés et près de 400 autres sociétés "boîtes aux lettres" comme LCM.

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Le virement en faveur de Belgacom n’a pas été effectué à partir d’un compte bancaire ouvert au Royaume Uni ou aux Seychelles, mais d’un compte estonien, ouvert dans une agence de la grande banque danoise, Danske Bank, dans la capitale Tallinn.

De plus, le virement en faveur de Belgacom n’a pas été effectué à partir d’un compte bancaire ouvert au Royaume Uni ou aux Seychelles, mais d’un compte estonien, ouvert dans une agence de la grande banque danoise, Danske Bank, dans la capitale Tallinn. Et nous ne sommes pas encore au bout de la toile d’araignée internationale qui entoure le paiement.

Grâce à des documents confidentiels que le journal danois Berlingske a pu se procurer, nous savons que le compte en question était ouvert au nom de deux personnes de Bakou, la capitale d’Azerbaïdjan.

Lorsque nous lançons une recherche sur LCM Alliance sur Google, le lien avec l’Azerbaïdjan devient suspect. Le nom de la même société anglaise resurgit dans une affaire de pots-de-vin qui a été examinée par la justice italienne.

L’enquête portait sur Luca Volontè, qui était encore à l’époque président du groupe parlementaire du Parti Populaire Européen (PPE) au Conseil de l’Europe. Le 19 mars 2013, le politicien italien a reçu 180.000 euros de Bakou, via LCM. La justice soupçonne Volontè d’avoir été soudoyé par l’Azerbaïdjan pour se montrer conciliant au sein du Conseil de l’Europe à Strasbourg concernant les violations des droits de l’homme par le régime autoritaire du Président Ilham Aliyev.

L’enquête portait sur Luca Volontè, qui était encore à l’époque président du groupe parlementaire du Parti Populaire Européen (PPE) au Conseil de l’Europe.

La justice italienne a découvert un e-mail dans lequel Volontè – juste avant le versement suspect début 2013 – a demandé à un politicien azéri s’ils ne "l’avaient pas oublié après leur victoire". Il s’agissait d’un rapport critique sur le traitement des prisonniers politiques en Azerbaïdjan que Volontè avait aidé à masquer.

Pourquoi la filiale de Proximus, BICS, a-t-elle reçu de l’argent du compte estonien de LCM, à peine deux mois après que des pots-de-vin aient été versés à partir de ce compte à un politicien italien? Chez BICS, Kathelijne Winderickx, responsable du département juridique de BICS, a accepté de tracer ce versement.

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"D’après nos données, il s’agit d’un paiement unique de LCM Alliance pour des services de télécoms classiques – comme des services de téléphonie internationaux – que BICS a fournis à un de nos clients en Iran. BICS n’entretient aucune relation contractuelle avec LCM Alliance. Mais il est fréquent que les paiements d’entreprises actives dans des pays sous embargo, comme l’Iran, se fassent via différents canaux, comme Dubaï ou Singapour. Cela s’explique peut-être par la pénurie de devises internationales en Iran, et par le fait que nos factures doivent être payées en euros. Nous pouvons difficilement mettre nous-mêmes un filtre et nous opposer à ce mode de paiement aussi peu classique. BICS applique par ailleurs une procédure qui prévoit d’informer le ministère des Finances de nos échanges commerciaux impliquant des paiements avec des opérateurs dans des pays sous embargo, et dans certains cas précis, nous demandons une autorisation au ministère."

©MEDIAFIN


Aucun lien?

Et BICS n’a lui-même vu aucun lien avec le régime azéri, mais en coulisses, il est probable qu’il y en ait eu. Car plusieurs milliers d’autres paiement ont eu lieu à la même époque via LCM Alliance, pour plus de 800 millions de dollars, et ont – tout comme l’affaire des pots-de-vin qui touche le politicien italien – un lien avec l’Azerbaïdjan et son gouvernement. C’est ce qui ressort des données bancaires que nous avons ont analysées en collaboration avec le journal Berlingske et le collectif de journalistes d’investigation OCCRP.

Belgacom n’est d’ailleurs pas la seule contrepartie belge à avoir reçu des versements à partir du compte de LCM à Tallinn. Nous avons trouvé 13 transferts vers notre pays, entre le 5 mars et le 11 juin 2013, pour un montant total de près de 1,49 millions de dollars.

Les 13 transactions belges suffisent cependant à démontrer que le compte de LCM a été utilisé par l’Azerbaïdjan comme réserve financière pour réaliser des achats les plus divers. Par exemple, le 5 avril 2013, le pays a acquis pour 29.000 euros chez Meurrens Machinery, un négociant de Lummen spécialisé en équipements pour la construction de routes. Il s’agissait de l’achat d’une excavatrice de la marque "Liebherr".

L’entreprise de Lummen l’a confirmé, mais n’a pas souhaité faire de commentaires. En mai et juin, deux commandes placées auprès de deux négociants en camions et excavatrices d’occasion ont été réglées via le compte estonien de LCM. Un autre paiement – de 61.950 euros – a été effectué en faveur du groupe chimique Solvay, qui ne nous a donné aucune explication sur ce paiement.

Une société diamantaire d’Anvers a reçu six paiements pour un total de 1,13 million d’euros.

Une société diamantaire située dans la Hoveniersstraat à Anvers, Sophia Diamonds, a reçu six paiements de LCM pour un total de plus de 1,13 millions d’euros. Lorsque nous avons réussi à joindre par téléphone le propriétaire de la société il y a deux semaines, il nous a confirmé de sa résidence de vacances à Knokke qu’il était question d’une "importante commande de bijoux et de diamants pour un client privé en Azerbaïdjan"Le diamantaire nous a invités à le rappeler après ses vacances pour des explications complémentaires, mais nos tentatives pour le recontacter sont restées lettre morte.

Comment expliquer tous ces paiements? D’après notre enquête, il s’agit d’une grosse machine de blanchiment d’argent utilisée par le régime azéri. Le compte de LCM n’est pas le seul à être utilisé. Trois autres comptes ouverts dans la même filiale de Danske Bank à Tallinn ont été employés de manière comparable entre 2012 et 2014, soit plus de 13.000 transactions portant sur un montant total de 2,5 milliards de dollars.

Un des comptes était enregistré au nom de Metastar Invest, qui utilise la même adresse en Angleterre que LCM. Metastar est à l’évidence une société écran, avec des gestionnaires à Belize qui contrôlent sur papier des centaines d’autres sociétés britanniques. À la Danske Bank également, c’est le nom d’un homme (de paille) en Azerbaïdjan qui a été communiqué comme personne de contact.

Deux autres comptes étaient inscrits au nom de Hilux Services et Polux Management, qui avaient également une adresse fictive à Glasgow, en Écosse, aux côtés de plus de 800 autres sociétés boîtes aux lettres.

Il ne faut pas s’étonner que dans cette construction, les sociétés écrans britanniques appartiennent à la catégorie "Limited (Liability) Partnership", qui exige un minimum de travail administratif et de contrôle des autorités britanniques. Elles ne doivent pas être liées à des personnes physiques et peuvent être aux mains de sociétés installées dans des paradis fiscaux.

Entre 2007 et 2016, le nombre de sociétés écossaises de type "limited partnership" a augmenté de plus de 23.000 unités, soit une hausse de 430%, probablement des sociétés écrans pour des pratiques et transactions douteuses.

Entre 2007 et 2016, le nombre de sociétés écossaises de type "limited partnership" a augmenté de plus de 23.000 unités, soit une hausse de 430%, probablement des sociétés écrans pour des pratiques et transactions douteuses. Une adresse officielle au Royaume Uni suscite bien entendu davantage de confiance auprès des banques et des partenaires commerciaux qu’une adresse dans un pays exotique.

Les quatre sociétés écrans qui apparaissent ici – LCM, Metastar, Hilux et Polux – fonctionnent comme un rideau de fumée pour utiliser la coquette somme de 2,5 milliards de dollars d’argent louche partout dans le monde. Les contreparties comme Belgacom ne connaissaient que leur client et ne pouvaient que constater que le paiement avait été effectué par une société britannique.

Même si ce genre de pratique est souvent une indication de blanchiment d’argent: le client A fait payer une facture via le compte de B. En particulier si B est aussi opaque qu’une société écrans britannique. Ceux qui acceptent ces paiements n’ont aucune idée de l’origine de l’argent. Il pourrait même s’agir d’argent du terrorisme. Et la justice belge peut saisir l’argent suspect.

Dans ce cas-ci, l’argent est utilisé pour financer la "diplomatie caviar" de l’Azerbaïdjan. Le politicien italien Luca Volontè notamment, n’a pas uniquement reçu 180.000 euros via LCM, mais aussi 100.000 euros via Metastar (fin 2012), 630.000 euros via Polux (en 2013) et pas moins de 1,26 millions d’euros via Hilux (en 2014).

Et que faut-il penser des 61.000 euros que le politicien allemand Eduard Lintner a reçus en 2013 du compte estonien de Polux? Âgé de 72 ans, membre du parti du CDU de la chancelière Angela Merkel et du Conseil de l’Europe jusqu’en 2010, Lintner s’est retrouvé sous le feu des critiques, parce qu’il se montrait trop conciliant envers l’Azerbaïdjan.

Les commentaires favorables de la presse semblent également avoir été "achetés" via la machine à blanchiment azérie. Un ancien producteur de la chaîne CNN, a notamment reçu en 2014 près de 2 millions d’euros de Hilux Services.

Le paiement suspect de 2013 via Polux ne semble pas un hasard, précisément deux semaines après le voyage de Lintner en Azerbaïdjan en tant que responsable d’un groupe d’observateurs envoyés pour contrôler les élections. Même si les résultats des urnes – la victoire d’Ilham Aliyev avec 85% des voix – ont été communiqués bien avant la fermeture des bureaux de vote, Lintner a continué à vanter le déroulement démocratique des élections.

Au total, il aurait reçu plus de 890.000 euros entre 2012 et 2014. Les paiements ont été arrangés par le politicien azéri qui s’était occupé des versements à l’Italien Volontè.

Les commentaires favorables de la presse semblent également avoir été "achetés" via la machine à blanchiment azérie. Un ancien producteur de la chaîne CNN, a notamment reçu en 2014 près de 2 millions d’euros de Hilux Services. Il devait défendre les positions du régime azéri, entre autres pour minimiser son rôle dans l’affaire Volontè.

Ce magot a aussi été utilisé pour avantager des patrons d’entreprises azéris, comme Hafiz Mammadov, propriétaire du groupe pétrolier et gazier Baghlan Group. En 2013, il s’est offert le club de football français RC Lens, mais après la reprise, il n’était plus en mesure d’assurer le financement du club. Jusqu’à ce que le holding qui contrôle le club français en septembre 2014 reçoive tout d’un coup 2 millions de dollars. Même si le versement mentionnait Baghlan Group, il a été effectué par Hilux Services. Lorsque le club a commencé à poser des questions embarrassantes, l’homme d’affaires azéri a prétendu qu’il était propriétaire de Hilux.

Des frais médicaux du vice-premier ministre Yaqub Eyyubov et de son fils Emin ont été payés via Metastar. Depuis novembre 2012, Emin Eyyubov est le représentant permanent de l’Azerbaïdjan auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg.

Et la machine a également été sollicitée en faveur de politiciens azéris. Par exemple, des frais médicaux du vice-premier ministre Yaqub Eyyubov et de son fils Emin ont été payés via Metastar. Depuis novembre 2012, Emin Eyyubov est le représentant permanent de l’Azerbaïdjan auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg.

Juste avant sa nomination, un paiement faisant référence à Emin Eyyubov a été effectué en Belgique via le compte de Metastar: le 14 août 2014, Mercedes-Benz Belgique a reçu un paiement de 9.000 euros, avec comme communication "commande 56/87845" pour "MR. EMIN EYYUOB", probablement une faute de frappe.

Il faut souligner que quelques semaines plus tard, ce paiement a été remboursé par Mercedes-Benz Belgique. Nous n’avons pu obtenir une explication pour cette transaction. Eyyubov réfute que les paiements effectués via Metastar soient illégaux de quelque manière que ce soit.

Il qualifie Metastar de "courtier" qui s’occupe de régler quelques soins médicaux et autres services de conciergerie. "Ce sont des tentatives organisées de faire pression sur l’Azerbaïdjan", a-t-il déclaré.

Commandes très diverses

Mais les autres paiements en faveur de sociétés belges à partir des comptes de Metastar, Polux et Hilux démontrent que les quatre comptes sont utilisés pour payer des commandes les plus diverses à partir d’Azerbaïdjan. Metastar a par exemple été utilisée pour acheter des appareils médicaux en Belgique.

Au milieu de 2013, 25.000 euros d’équipements dentaires ont été achetés via Metastar auprès de la filiale belge du grossiste CG Europe, pour la société azérie Caspident. Au même moment, 15.000 euros ont également été versés via le même compte à un commerçant azéri douteux gérant une ASBL à Molenbeek.

Via le compte de Polux, un footballeur belgo-turc qui jouait en 2012 et 2013 pour le club azéri Sumqayit PFK a reçu 9.000 euros le 26 novembre 2013.

Via le compte de Polux, un footballeur belgo-turc qui jouait en 2012 et 2013 pour le club azéri Sumqayit PFK a reçu 9.000 euros le 26 novembre 2013. Par ailleurs, en tant que spécialiste des scanners et de la numérisation, la société belge ACMIS Group, a reçu la même année deux paiements totalisant 64.970 euros via Hilux.

"Il s’agit d’un achat d’équipements par un client azéri", explique l’entreprise, qui ne trouve pas anormal que des clients de ces régions paient leurs factures via des comptes ouverts dans d’autres pays.

La plus petite somme versée dans notre pays, à peine 344 euros, payée via Metastar pendant les vacances de Noël en 2012, était destinée à Jaga, la célèbre société de radiateurs de l’entrepreneur limbourgeois Jan Kriekels. Ce paiement représentait un acompte pour une commande de deux appareils de chauffage, confirme l’entreprise. Le client était une entreprise de Bakou, active dans la construction et le commerce de gros.

Elle a placé plusieurs commandes auprès du producteur de radiateurs, y compris jusqu’à aujourd’hui. Chez Jaga, on n’a donc pas compris pourquoi le paiement de cette petite somme de 344 euros avait été effectué par l’entreprise britannique Metastar.

La vraie question est de savoir d’où vient cet argent.

La vraie question est de savoir d’où vient cet argent. Les Azéris dont le nom a été communiqué à la Danske Bank comme étant les personnes de contact pour ces comptes n’ont pas pu nous aider. Nous les avons contactés, mais ils disent eux-mêmes avoir été "utilisés".

Nous avons découvert que la plus grosse partie du magot – soit près de 1,4 milliard de dollars – a été versée par l’entreprise Baktelekom (à ne pas confondre avec une entreprise de télécoms azérie, Baktelecom). Il s’agirait d’une société installée à Bakou, utilisée par la très riche famille du président Aliyev.

Mais il est impossible de connaître ses activités, de savoir qui sont ses partenaires, et si au final, elle exerce réellement des activités. Baktelekom n’a utilisé qu’un seul compte auprès de l’International Bank of Azerbaijan (IBA), la principale banque du pays, aux mains de l’État, pour transférer la somme de 1,4 milliard de dollars.

Une partie de l’argent de ces comptes provient de l’International Bank of Azerbaijan. On peut se demander si l’argent des clients est également utilisé pour alimenter la machine à blanchir l’argent sale? La banque, qui compte plus de 750.000 clients et joue un rôle vital dans l’économie du pays, a récemment dû annoncer qu’elle n’était plus en mesure de rembourser ses dettes.Par ailleurs, des sommes d’argent d’autres ministères azéris sont aussi utilisées.

Mais en retraçant quelques-uns des chemins parcourus par l’argent, on découvre également que le magot est en partie alimenté par le grand voisin, la Russie. C’est ainsi que plus de 28 millions de dollars ont atterri dans la marmite via la société russe de défense, Rosoboronexport, créée par Vladimir Poutine en 2000, et en charge depuis 2007 de toutes les exportations d’armes à partir de la Russie.

Rosoboronexport a déjà fourni pour des milliards de dollars de tanks et d’armes au régime azéri. Une partie de l’argent russe, soit 1,8 million de dollars, a été transférée via le compte de Metastar vers les comptes hongrois d’un des vice-premiers ministres azéris, Yaqub Eyyubov et sa famille.

Pourquoi la Danske Bank a-t-elle laissé tourner la machine à blanchiment pendant toutes ces années?

Pourquoi la Danske Bank a-t-elle laissé tourner la machine à blanchiment pendant toutes ces années? Un des responsables de la banque, Flemming Pristed, reconnaît que son institution n’a pas réussi à éviter que sa succursale estonienne ne soit utilisée pour couvrir des pratiques illégales. La banque a elle-même découvert ces agissements en 2014.

Mais il a fallu plus de dix-huit mois pour faire le ménage, explique le responsable. Des enquêtes sont toujours en cours pour comprendre les erreurs commises pendant la période suspecte. La banque a déjà fait parvenir des rapports sur les pratiques suspectes aux "autorités compétentes". Danske Bank souligne que ses procédures anti-blanchiment ont été sensiblement renforcées. "Mais nous ne pourrons jamais garantir que nous ne serons plus jamais victimes d’abus."

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