Bruxelles: le MR va poursuivre le travail de formation d'un gouvernement sans le PS

Comme déjà indiqué, le PS a refusé la proposition du MR d'accorder un poste de commissaire du gouvernement bruxellois à la N-VA. Près de dix mois après les élections, le blocage reste donc total dans la Région-capitale. Les libéraux ont donc annoncé ce lundi en début de soirée prendre "dans les prochaines heures, des initiatives – sans le parti socialiste – pour élargir le soutien parlementaire", face à la crise politique persistante en Région bruxelloise.

Après l'annonce, en début de matinée, du refus de Frédéric De Gucht (Open Vld) de poursuivre les discussions à sept partis, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, avait demandé vendredi à chaque parti de se prononcer sur une proposition visant à adjoindre un commissaire N-VA au potentiel gouvernement.

Sans feu vert collectif d'ici lundi à 16 heures, il n'y aura de choix que de se tourner vers l'option d'un gouvernement minoritaire, fût-ce dans un des groupes linguistiques, avait ajouté M. Bouchez. 

Risque de perte d'autonomie de la Région

"Ce vendredi 28 mars, le Mouvement Réformateur avait soumis une proposition de compromis aux partenaires impliqués dans la formation d'un gouvernement bruxellois, visant à ce que la N-VA obtienne un poste de commissaire de gouvernement."

"Cette proposition visait à la fois à rencontrer la volonté du PS d'éviter que la N-VA puisse bloquer le fonctionnement du gouvernement tout en respectant le souhait du Vld de composer un gouvernement qui respecte l'accord flamand initial tel que présenté par Elke van den Brandt. Cette proposition a été acceptée par cinq des six partis autour de la table. Seul le PS a refusé", a communiqué lundi le Mouvement Réformateur, à l'agence Belga.

"Nous actons l'incapacité des socialistes à accepter un compromis qui pourtant permettrait la mise en place d'un gouvernement bruxellois après dix mois de blocage et malgré la situation catastrophique au niveau socio-économique, sécuritaire, budgétaire et le risque majeur de perte d'autonomie de la Région", a ajouté le Mouvement Réformateur.

Négation de la Région

Avec des nuances de ton un peu différentes, les Engagés, Groen, Vooruit, l'Open Vld, et le CD&V ont répondu favorablement à l'appel du président du MR. La N-VA Cieltje Van Achter s'est dite prête à discuter, sans toutefois donner son feu vert, au stade actuel à la fonction qui serait réservée à son parti dans une coalition. 

Dès vendredi, le chef de file des socialistes bruxellois Ahmed Laaouej avait fait part, de son refus d'entrer dans un tel scénario, qui n'est selon lui pas neuf et indiqué déjà en décembre dernier que "si certains veulent le faire sans nous, ils le peuvent".  

Le chef de file socialiste avait répété que l'on avait "une solution sur la table (ndlr: à sept partis, sans la N-VA, porteuse d'une majorité de 54 sièges sur 89), qui tenait la route avec des partis sans exclusive les uns vis-à-vis des autres, grâce au travail des informateurs en trois semaines".  

"Les logiques qui voudraient non seulement nous mettre sous tutelle financière, mais aussi politique parce qu'ils estiment que l'on ne peut absolument rien faire sans l'aval de la N-VA, c'est la négation de la Région bruxelloise et de son autonomie…Il faut tenir compte du choix clair des électeurs: ils n'ont pas voté pour la N-VA et des problèmes de valeur que pose une collaboration avec un parti comme celui-là", avait-il ajouté. 

"Le PS n'est pas lié par l'Arizona que certains voudraient transposer à Bruxelles, et demander au PS d'être le notaire silencieux et de tenir la chandelle, ce n'est pas le choix de l'électeur", avait-t-il conclu.

DéFi a fait un appel du pied ce lundi, en avançant la piste d'un gouvernement composé du MR/Engagés/Ecolo/DéFI côté francophone, couplée d'une majorité néerlandophone: Groen/Open VLD/Vooruit/CD&V. Cette formule, sans la N-VA et alors qu'Ecolo préfère aussi opter pour l'opposition, a très peu de chances de passer.