La surévaluation du marché immobilier a doublé
La BNB est prête à libérer le coussin de sécurité de 2 milliards d'euros pour l'ensemble des banques en cas d'impact de la crise sur l'immobilier.
La Banque nationale de Belgique (BNB) reste à l'affût des risques liés au marché immobilier belge. "Une des caractéristiques de cette crise est que, malgré la baisse de 6% du PIB (produit intérieur brut, NDLR), on continue à observer une augmentation relativement dynamique des prix de l'immobilier et même une accélération de cette hausse", souligne le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch, en commentant le rapport annuel de l'institution, publié ce vendredi.
Or, pendant ce temps-là, la pandémie a limité la progression des revenus des ménages et le soutien fiscal a diminué (fin du bonus logement flamand), des éléments qui auraient plutôt dû peser sur les prix de la brique. Par conséquent, la surévaluation du marché immobilier a augmenté sensiblement, à 13,5 % en moyenne (voir l'infographie).
"La hausse des prix de l'immobilier reste d'actualité. Nous allons continuer à la monitorer."
Les prix ont-ils grimpé parce que le confinement a incité certains à chercher une habitation plus spacieuse? "Ça a peut-être joué en partie", reconnaît Pierre Wunsch. "Mais nous devons aussi admettre qu'il y a aussi un rapport avec notre politique monétaire. Si nous sommes très agressifs dans notre soutien à l'économie en tolérant une inflation plus élevée, cela a des impacts. Les gens sont à la recherche de rendement. Donc, la question de la hausse des prix de l'immobilier reste d'actualité. C'est quelque chose que nous allons continuer à monitorer."
Un coussin pour les pertes
Le patron de la BNB estime qu'"à terme, ça pose un problème sociétal". "La question de l'accès au logement se pose de plus en plus, et pas uniquement en Belgique", détaille-t-il. "Malheureusement, la politique monétaire y contribue. La politique d'aménagement du territoire, pour plusieurs bonnes raisons, y contribue aussi. Ça reste un point d'attention."
En outre, la crise pourrait, à l'avenir, conduire à des difficultés de remboursement d'emprunts hypothécaires qui avaient été conclus en période de haute conjoncture économique. Avec pour conséquence des ventes immobilières conduisant à une chute des prix. Pas de panique, tempère la BNB: "Aux premiers signes d’augmentation des pertes en cas de défaut de paiement combiné à un surendettement, la BNB pourrait libérer le coussin de fonds propres macroprudentiel (2 milliards d'euros pour tout le secteur bancaire, NDLR) activé depuis 2013, réduisant ainsi la probabilité d’une crise sur le marché du logement."
Cela permettrait d'absorber les pertes liées aux défauts de paiement mais aussi "de proposer de manière proactive des solutions aux emprunteurs solvables, tel un rééchelonnement de dette", précise la BNB.
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