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Un momentum s'ouvre-t-il pour la revalorisation du personnel soignant?

Les infirmières attendent des actions concrètes des autorités pour revaloriser leur secteur. ©EPA

Après avoir combattu sans relâche l'épidémie, les infirmières rêvent d'une revalorisation de leur profession. Des négociations entre les syndicats et le gouvernement fédéral ont été entamées.

La crise du Covid-19 a indéniablement mis en lumière l'importance des personnels de santé. Alors que la pandémie s'estompe, des discussions entre le gouvernement fédéral et les représentants de ces travailleurs viennent de s'ouvrir. Les thématiques prioritaires ne sont pas neuves: amélioration des conditions de travail, création d'emplois et revalorisation barémique trônent sur la table.

Pour autant, l'espoir d'aboutir n'a jamais été aussi grand sur les bancs syndicaux, où on entrevoit une réelle fenêtre d'opportunité. "La population ne comprendrait pas aujourd'hui que le politique désavoue ceux qui se sont battus sur le terrain", assure la secrétaire fédérale du SETCa, Nathalie Lionnet. Pendant cette crise, "l'apport indispensable des fonctions collectives dans notre société a été confirmé, tout comme la nécessité de les refinancer", abonde Yves Hellendorff de la CNE.

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402 millions
d'euros
Le Fonds blouses blanches pérennisé devrait être doté de 402 millions d'euros en 2020.

Momentum politique

L'argent reste bel et bien le nerf de la guerre: sans des moyens financiers en suffisance, les marges d'amélioration paraissent ténues, voire inexistantes. À les entendre, les responsables politiques semblent aujourd'hui disposés à mettre les mains dans le cambouis pour dégager des fonds. "Il y a certes des discours en ce sens, mais on va maintenant devoir vérifier si les partis au gouvernement sont capables de penser autrement pour refinancer nos secteurs. Il va bien falloir trouver cet argent quelque part", pointe Mme Lionnet.

En parlant de gros sous, nos interlocuteurs saluent en tout cas déjà l'accord qui vient d'être atteint au Parlement pour pérenniser le Fonds blouses blanches. Doté de 402 millions d'euros cette année, celui-ci devra, entre autres, servir à créer de l'emploi et renforcer les équipes de première ligne, tout en investissant dans les formations.

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Pas qu'une question de sous

Cruciaux, les moyens financiers ne suffiront toutefois pas à résoudre l'ensemble des problèmes. Ce n'est, en effet, pas un secret: les candidats infirmiers ne se bousculent pas au portillon.

"Si on nous mène en bateau et qu'il n'y a pas de budget pour concrétiser les annonces, on n'hésitera pas à mener très rapidement des actions."

Yves Hellendorff
Secrétaire national non marchand à la CNE

La faute à quoi? Pour les syndicats, les conditions de travail éreintantes expliquent en partie cette situation. Leur amélioration constituera un prérequis indispensable pour accroître l'attractivité de la profession, assurent-ils. "Des tas de missions administratives et d'intendance polluent aujourd'hui l'activité des infirmiers, ce qui ne leur permet pas d'avoir assez de temps pour leurs patients. Elles pourraient être confiées à du personnel qui gravite autour des soignants", explique le responsable des soins de santé de la CGSLB, Eric Dubois. "En agissant de la sorte, on récupérerait du temps et de la satisfaction, ce qui briserait le cercle vicieux du travailleur débordé et pourrait donner une autre vision du secteur aux jeunes", renchérit Mme Lionnet.  

Autre priorité: la revalorisation salariale du personnel soignant. "Ce que les travailleurs attendent, ce n'est pas une prime unique, mais bien des barèmes à la hauteur des exigences de leurs métiers", insiste Eric Dubois.

Un accord le 21 juillet?

Entamées mardi, les discussions entre les syndicats et les cabinets Muylle, De Block et Clarinval vont se poursuivre à un rythme soutenu. Maintenant que les priorités et un calendrier ont été définis, elles vont entrer dans le vif du sujet. À la CNE, on espère ouvertement un accord d'ici le 21 juillet. "Si on nous mène en bateau et qu'il n'y a pas de budget pour concrétiser les annonces, on n'hésitera pas à mener très rapidement des actions", avertit Yves Hellendorff.

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