Facebook, Google et Twitter ne respectent pas leur promesse en matière de désinformation
À trois mois des élections européennes, la Commission Juncker dénonce le manque d'information fourni par les géants du net sur leur lutte contre les fausses nouvelles. Elle doute également que des outils suffisants aient été déployés.
La Commission européenne n’est pas satisfaite des informations fournies par Facebook, Google et Twitter sur la manière dont ils combattent la désinformation. À trois mois des élections, elle craint une accentuation de la désinformation sur les réseaux sociaux.
Les trois géants du net ont signé un code de pratiques contre la désinformation. Dans ce cadre, ils se sont engagés à faire rapport tous les mois jusqu’aux élections.
Leurs efforts consentis à ce jour insuffisants, en particulier en matière de publicité politique.
"Les plates-formes n’ont pas fourni suffisamment de détails montrant que de nouvelles politiques et de nouveaux outils sont déployés rapidement et avec des ressources suffisantes dans tous les États membres de l’UE", déplore la Commission Juncker: "Les rapports fournissent trop peu d’informations sur les résultats réels des mesures déjà prises."
Publicités politiques
→ Facebook en particulier n’a pas fait rapport de ses activités en janvier sur le contrôle des emplacements d’annonces publicitaires. Le rapport de la plateforme fournit une mise à jour des publicités politiques, mentionne des ingérences d’États tiers dans les affaires européennes, mais ne dit rien des faux comptes qui auraient été éventuellement supprimés en raison de leur activité malveillante envers l’UE.
→ Google ne précise pas dans son rapport quelles mesures ont été prises pour remédier à la désinformation, par exemple de publicités trompeuses.
→ Twitter n’a fourni aucun indicateur pertinent en matière de publicité politique.
La Commission demande à Facebook, Google et Twitter "de faire davantage dans tous les États européens pour assurer l’intégrité des élections."
Les campagnes électorales vont démarrer dans quelques jours dans les 27 États de l’UE. "Nous demandons instamment à Facebook, Google et Twitter de faire davantage dans tous les États européens pour contribuer à assurer l’intégrité des élections au Parlement européen de mai 2019", dit la Commission.
La prochaine évaluation de l’application du code de conduite sera publiée en mars. Si les efforts s’avèrent insuffisants d’ici fin 2019, lors de l’évaluation annuelle, la Commission européenne adoptera des mesures réglementaires, une perspective nettement moins agréable pour les géants du net.
Simulation d’une cyberattaque en avril
La Russie est une des sources principales de désinformation. Le Kremlin a déployé une armée de "trolls" à Saint-Pétersbourg chargée d’influencer les réseaux sociaux. Selon plusieurs services de renseignements nationaux, son activité devrait s’amplifier six semaines avant les élections.
L’UE craint aussi des cyberattaques provenant de Russie, de Chine ou de Corée du Nord. Pour s’y préparer, elle réalisera une simulation d’attaque en avril prochain. L’exercice, appelé "Table Top" aura lieu en salle.
La cyberdéfense étant une matière nationale, l’Union dispose de peu de moyens pour organiser une défense européenne unique contre une éventuelle attaque. "Les États considèrent cela comme leur compétence stricte et sont jaloux des informations", dit une source.
Un tel exercice devrait permettre d’accroître cette collaboration et de mettre en réseau les capacités des États européens.
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