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Les actionnaires de la Maison Dandoy resserrent les rangs

Alexandre et Antoine Helson co-dirigent la biscuiterie; les deux en sont désormais aussi les actionnaires avec leur sœur et leurs parents. ©Lydie Nesvadba

La célèbre biscuiterie artisanale Dandoy restera bruxelloise et familiale, mais une des deux branches des descendants du fondateur est sortie du capital.

Alors qu'elle va vers ses deux cents ans (plus que six ans à patienter), la Biscuiterie Dandoy fait peau neuve. Ou, plus exactement, elle hérite d'un actionnariat recomposé.

Une des deux branches familiales propriétaires s'est retirée, mais comme l'autre branche lui a racheté ses parts, son caractère familial demeure intact. On peut même dire que ses actionnaires ont resserré les rangs. Un simple coup d'œil à l'arbre généalogique de ses membres confirme cette analyse.

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"Notre gros challenge était de garder l'entreprise dans la famille."

Alexandre Helson
Co-CEO, Biscuiterie Dandoy

Un peu de généalogie

Catherine et Christine Rombouts, filles de Jean et Christiane Rombouts, incarnent la 6e génération descendant du fondateur Jean-Baptiste Dandoy (1829). Catherine a épousé Bernard Helson, Christine, Philippe Berkenbaum. Les deux sœurs détenaient jusqu'ici le plus gros des parts, à parité.

Bernard Helson a travaillé durant 37 ans dans la biscuiterie et l'a dirigée durant une partie de ce bail, avant de céder le relais à ses deux fils, Alexandre et Antoine. Entrés dans l'entreprise il y a une dizaine d'années, Alexandre et Antoine, qui représentent donc la 7e génération, en sont devenus co-CEO il y a un an. Ces deux derniers ont une sœur, Charlotte.

De son côté, Christine Rombouts avait exercé des fonctions opérationnelles pendant plus de trente ans dans la biscuiterie, mais y a mis fin il y a quelques années.

Ambitieux, les deux jeunes CEO ont proposé récemment un plan de développement. C'est alors que la branche incarnée par Christine Rombouts a décidé de se retirer de l'aventure. Restait à voir qui reprendrait ses parts et à quelles conditions.

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Au final, les deux co-CEO, leur sœur Charlotte et leurs parents ont racheté les parts de l'autre branche, de sorte qu'ils en détiennent près de 100% aujourd'hui.

À cinq dans Dandoy Family

"Notre gros challenge était de garder l'entreprise dans la famille, explique son co-CEO Alexandre Helson. Nous ne voulions pas faire entrer une personne de l'extérieur." Ce qui implique qu'il y avait des candidats. "Une entreprise comme la nôtre, qui incarne l'artisanat bruxellois avec une marque forte et une belle notoriété, attire toujours les investisseurs, répond-il. Mais pour nous, la dimension familiale était fondamentale."

Tout en commençant à rencontrer des investisseurs à impact, parce que la maison veille à sa durabilité, les deux jeunes dirigeants ont évidemment sondé les intentions de leurs parents, Catherine et Bernard. Confiants dans le projet, ceux-ci ont décidé de participer à l'opération. Au final, les deux co-CEO, leur sœur Charlotte et leurs parents ont racheté les parts de l'autre branche, de sorte qu'ils en détiennent près de 100% aujourd'hui. "Tout cela a été réglé en bonne entente entre les parties", précise le dirigeant.

Sans vouloir dévoiler son montant, ils ont conclu la transaction récemment en recourant à l'emprunt (leveraged buy-out) et ont créé une nouvelle société holding, sobrement baptisée Dandoy Family, pour chapeauter la structure. Dans l'ancien organigramme, les actionnaires (les deux branches) passaient par la société Holding Dandoy: cette dernière n'a plus de raison d'être et va disparaître. Dans la nouvelle société faitière, on ne trouve plus que Catherine Rombouts et les Helson.

10 millions
d'euros
La Biscuiterie Dandoy devrait dépasser les 10 millions d'euros de chiffre d'affaires sur l'exercice clos le 31 mars prochain.

Leader ès régénération

"Notre philosophie est de rester belge, bruxellois, familial et de perpétuer l'entreprise pour les deux cents prochaines années", souligne Alexandre Helson, qu'on sent gonflé à bloc. "Nous avons une vision à très long terme, des ambitions et des valeurs bien définies. Nous voulons devenir un des leaders dans la régénération des matières premières en mettant notamment l'accent sur l'agroécologie, ce qui aurait été compliqué à mettre en œuvre avec des investisseurs venus de l'extérieur. Et nous sommes en cours de certification sous le label B Corp."

Allusion à l'agriculture régénérative, qui cherche à régénérer les sols et augmenter la biodiversité, ainsi qu'à une certification internationale qui atteste que ses titulaires répondent à une série d'exigences sociétales, environnementales, de gouvernance et de transparence.

Côté chiffres, la biscuiterie bruxelloise est une machine qui tourne. Elle se prépare à dépasser les 10 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'issue du présent exercice, qu'elle bouclera en mars prochain. Ce faisant, elle reviendra à son niveau d'avant la crise pandémique. Outre la fabrication, purement artisanale, de biscuits hauts de gamme, elle exploite une douzaine de boutiques, et même dix-sept cette année si l'on comptabilise les magasins éphémères. Elle emploie quelque 70 personnes.

Le résumé
  • Alors qu'elle va vers ses deux cents ans, la Biscuiterie Dandoy hérite d'un actionnariat recomposé.
  • Une des deux branches propriétaires s'est retirée au profit de l'autre branche, préservant ainsi son caractère familial.
  • La transaction est financée par emprunt (LB0) pour un montant non dévoilé.
  • Ses dirigeants veulent incarner un des leaders de la régénération des matières premières.
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