La Brasserie 28 s'installe dans l’ancien Maxim’s de la Grand-Place
Eric Coppieters et André Van Hecke redonnent vie à cet établissement fermé depuis plus de dix ans pour y développer leur gastro-pub, au numéro 28 de la Grand-Place.
En plein déconfinement, des entrepreneurs de l’Horeca relancent la machine. Eric Coppieters, patron et actionnaire à 34% de la Brasserie 28, spécialisée dans les bières artisanales sans sucre, et André Van Hecke rouvrent ce jeudi l’ancien Maxim’s, situé justement au n°28 de la Grand-Place. Cet immeuble était loué au groupe du célèbre couturier Pierre Cardin, qui y avait déployé une antenne du célèbre restaurant parisien dont il est le propriétaire. Mais depuis plus de dix ans, le lieu n’était plus exploité. "Comme l’ancien locataire ne payait plus son loyer, le propriétaire en cherchait un nouveau. Or je voulais implanter la marque 28 sur la Grand-Place depuis plus de 5 ans", raconte Eric Coppieters, coiffant au poteau d’autres investisseurs, notamment chinois.
Moyennant un investissement de 400.000 euros (hors pas de porte), le lieu retrouve sa superbe. Un travail effectué sous l’œil attentif des services ad hoc, dont l’Unesco, l’ensemble étant hyper protégé. Le décor Art nouveau a été restauré et dès ce week-end, on pourra y déguster la vingtaine de bières 28, celles de la brasserie italienne Toccalmatto, détenue par la Brasserie 28, et d’autres bières artisanales.
"C’est le seul établissement de la Grand-Place qui ne soit pas aux mains de groupes industriels."
Le lieu sera d’abord ouvert du jeudi au dimanche et dès midi le week-end pour des brunchs, avant de fonctionner en vitesse de croisière à la rentrée. "C’est le seul établissement de la Grand-Place qui ne soit pas aux mains de groupes industriels et qui proposera de la nourriture bio", assure Eric Coppieters. Celle-ci viendra de l’atelier de l’enseigne de restaurants-tables d’hôtes bio Les Filles, pilotée par André Van Hecke et dont Eric Coppieters est l’actionnaire majoritaire. "Le but est de toucher à la fois les touristes et les amateurs de bières artisanales et de nourriture saine", résume André Van Hecke, administrateur délégué. "L’idée est aussi d’organiser le week-end des concerts de jazz et d’installer aux étages, aujourd’hui fort délabrés, des logements de type Airbnb", indique Eric Coppieters. Il lui faudra convaincre la Ville, qui veut limiter ce type de logements.
Gastro pub
La Brasserie 28 continue ainsi à ouvrir des flagship stores pour mettre en avant son concept de gastro-pubs mêlant bière artisanale et nourriture saine. Il en compte aujourd’hui onze dont six en Italie, le 28 Central à la Gare Centrale et les restaurants Les Filles. Le 28 Grand-Place sera le 12e.
Aujourd’hui, les bières 28 sont en vente dans 150 établissements, en Belgique et en Italie (où le groupe a une unité de production) et via des franchisés en Autriche, aux USA, au Mexique et en Espagne. Lors de son exercice 2019-2020, clôturé fin mars, la Brasserie 28 a réalisé 9,4 millions de chiffre d’affaires, un ebitda de 591.000 euros, mais une perte nette de 591.000 euros, après quatre exercices positifs. Motif: des investissements et la crise qui a touché dès février l’Italie, son premier marché. "Au total, le Covid représentera un million de pertes de revenus", estime Eric Coppieters. "Dans le même temps, cette crise nous offre des opportunités, car beaucoup de bars sont mécontents de leurs brasseurs industriels qui les ont peu soutenus pendant la crise."
Le rapport annuel du groupe montre ses grandes ambitions : atteindre les 100.000 hectolitres et les 100 millions de chiffre d’affaires d’ici 2028 via le développement de franchises dans 10 nouveaux marchés. À cette fin, le groupe vient de boucler une nouvelle augmentation de capital de 3,3 millions, portant à 17 millions les fonds levés en private equity depuis 2013, et a lancé un crowdfunding via la plateforme Crowdcube.
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