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La RTBF veut mieux monétiser ses formats à l’international

Un format d'émission comme "Un monde à part" (où le journaliste François Mazure part à la découverte des populations des quatre coins du monde) est exportable et adaptable sur les marchés étrangers. ©RTBF

La RTBF a lancé un nouveau département, RTBF Creative, visant à rendre ses formats d’émissions adaptables partout dans le monde, avec de nouveaux revenus à la clé.

Après ses séries belges, ses 180.000 heures d’archives et ses émissions clés sur portes ("ready made" dans le jargon, c’est-à-dire vendues telles quelles, puis traduites dans les pays diffuseurs), la RTBF entend valoriser à l’international différents formats d’émissions adaptables aux marchés locaux.

Elle a récemment créé un département dédié à cette fin, RTBF Creative. L’idée est de stimuler la créativité de ses équipes et des producteurs indépendants avec lesquels elle travaille. "Nous avons un catalogue d’émissions, de concepts et de formats extrêmement riches dans tous les domaines et déclinés sur toutes les plateformes", résume Sandrine Roustan, directrice du pôle contenus.

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"Dès leur conception, nous voulons faire en sorte que nos nouveaux contenus aient une portée internationale, c’est-à-dire qu’ils puissent être vendus à l’étranger et adaptés aux spécificités locales."

Ces contenus, la RTBF entend donc les valoriser sur les marchés de programmes, comme les Mip de Cannes ou le Napte aux États-Unis. "Dès leur conception, nous voulons faire en sorte que nos nouveaux contenus aient une portée internationale, c’est-à-dire qu’ils puissent être vendus à l’étranger et adaptés aux spécificités locales avec, par exemple, un animateur du pays où il est diffusé", détaille Sandrine Roustan. Elle cite l’exemple de la Flandre, devenue le deuxième exportateur de formats en Europe.  

Anciennes et nouvelles émissions

Ces nouveaux formats peuvent être issus d’émissions historiques, comme le "Jardin extraordinaire". Celui-ci a été "revampé", comme on dit dans le secteur, c’est-à-dire qu’on lui a donné un aspect distinctif et original afin de pouvoir être déposé et protégé légalement; en l’occurrence le fait que ce sont les téléspectateurs qui envoient leurs vidéos animalières comme base d’un nouveau format baptisé "Nature next door".

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Mais la plupart du temps, ils sont issus de productions plus récentes, comme l’émission culinaire "My tiny restaurant" ou la série documentaire "Ma rue couche-toi là". La première fait l’objet d’une option par une chaîne étrangère, la seconde a déjà été vendue. Un format comme "Un monde à part" (où le journaliste François Mazure part à la découverte des populations des quatre coins du monde) est également exportable et adaptable.

4 millions
d'euros
La télévision publique irlandaise tire depuis dix ans quatre millions d’euros de revenus par an de la vente de ses formats sur les marchés internationaux.

Sur la Croisette

Après avoir présenté une dizaine de formats lors du Mip de Cannes, au printemps dernier, la RTBF en présentera sept sur la Croisette la semaine prochaine, lors de l’édition automnale du marché international des programmes. L’un d’entre eux - "Dans la bulle de" (concept d’interviews intimistes de personnalités placées dans une "bulle sensorielle") - a même été sélectionné, avec une vingtaine d’autres, pour une présentation lors de la session "World International Tracking" dans la grande salle du Palais des festivals.

En cas de vente de ces formats, la RTBF se rémunère via un pourcentage du budget de production (environ 5 à 6%) ou, ce qui est plus rare, via un montant global. Combien peut-elle espérer en tirer comme revenus? Difficile à dire, mais Sandrine Roustan prend comme référence la télévision publique irlandaise qui, depuis dix ans, tire quatre millions d’euros de revenus par an de pareilles ventes. En ces temps de disette budgétaire, ce serait toujours bon à prendre. 

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