Snap et Twitter s'inquiètent du ralentissement de la publicité en ligne
Les deux plateformes pointent des "vents contraires" dans le secteur de la publicité numérique à l'occasion de la publication de leur rapport trimestriel.
Peut mieux faire. Snap , la maison mère de l'application Snapchat, s'est dite "pas satisfaite" de ses chiffres pour le deuxième trimestre 2022. La plateforme a pourtant attiré 54 millions de personnes supplémentaires par rapport au deuxième trimestre 2021. Ils étaient ainsi 347 millions d'utilisateurs actifs quotidiens fin juin (+18% sur un an).
La société a enregistré une hausse de 13% de son chiffre d'affaires, à 1,11 milliard de dollars. Mais d'un autre côté, les dépenses opérationnelles ont augmenté de 56%, à 665 millions de dollars, en raison notamment d'une importante vague d'embauches et des acquisitions. Tant et si bien que l'Ebitda ajusté est tombé à 7 millions de dollars contre 117 millions un an auparavant.
Résultats: ses pertes nettes se sont creusées à 422 millions de dollars, après 152 millions au deuxième trimestre 2021.
"Alors que la croissance continue de notre communauté augmente les opportunités à long terme pour notre entreprise, nos résultats financiers pour le deuxième trimestre ne reflètent pas l'ampleur de notre ambition. Nous ne sommes pas satisfaits des résultats que nous obtenons, quels que soient les vents contraires actuels", a indiqué son CEO et cofondateur, Evan Spiegel, dans une lettre aux investisseurs.
Vents contraires
La société évoque une série de vents contraires importants qui sont apparus au cours de l'année dernière et qui ont brisé sa dynamique de croissance. Premièrement, les changements réglementaires - comme ceux réalisés par Apple - ont bouleversé les standards de la publicité numérique. Le contexte macroéconomique actuel, avec une inflation galopante et un risque de récession, rendent les entreprises plus nerveuses. Et le budget publicité est souvent l'un des premiers à être raboté.
"Mettre en place des bases solides pour la plateforme, sur lesquelles nous pouvons construire et avancer, c'est très important. Mais un contexte macroéconomique qui permet aux clients d'investir dans leur budget marketing est très important aussi."
Par conséquent, Snap a décidé de lever le pied en termes d'embauches. "Nous allons substantiellement ralentir le rythme du recrutement (…) et nous allons aussi examiner de près nos dépenses opérationnelles", a déclaré son directeur financier Derek Andersen.
"Nous allons avoir besoin d'un environnement plus coopératif", a-t-il ajouté. "Mettre en place des bases solides pour la plateforme, sur lesquelles nous pouvons construire et avancer, c'est très important. Mais un contexte macroéconomique qui permet aux clients d'investir dans leur budget marketing est très important aussi."
Twitter perd aussi des plumes
Pour la société californienne, mais également les autres plateformes comme Facebook (Meta ), Google (Alphabet ) ou encore Pinterest , c'est un sacré coup dur car les résultats de Snap sont considérés par de nombreux investisseurs comme un baromètre pour comprendre comment l'incertitude économique affecte les dépenses publicitaires.
Cela a ainsi provoqué un large mouvement de vente à Wall Street parmi les géants américains des médias sociaux. Leur capitalisation boursière totale a fondu de plus de 70 milliards de dollars en début de séance ce vendredi.
La déception des investisseurs est d'autant plus grande que Twitter a également publié des résultats inférieurs aux attentes. Le réseau social a fait état d'une hausse de 2%, à taux de change constants, de ses revenus au deuxième trimestre 2022, à 1,18 milliard de dollars. Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 1,32 milliard.
La firme à l'oiseau bleu parle également de vents contraires dans le secteur de la publicité à cause de l'environnement macroéconomique, ainsi que l'incertitude liée à son éventuel rachat par Elon Musk.
- Snap, la maison mère de l'application Snapchat, s'est dite "pas satisfaite" de ses chiffres pour le deuxième trimestre 2022.
- Ses pertes nettes se sont creusées à 422 millions de dollars, après 152 millions au deuxième trimestre 2021.
- La société évoque une série de vents contraires importants qui sont apparus au cours de l'année dernière et qui ont brisé sa dynamique de croissance.
- Twitter a également publié des résultats inférieurs aux attentes.
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