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Mithra conclut "le plus important contrat de son histoire", l'action en hausse

©LAURIE DIEFFEMBACQ

L'entreprise liégeoise Mithra a signé un accord avec le groupe hongrois Gedeon Richter pour commercialiser Estelle en Europe et en Russie. Le plus important contrat de l'histoire de la société biopharma.

Mithra , l'entreprise belge spécialisée dans la santé féminine, a conclu un accord un accord de licence et d’approvisionnement avec le groupe hongrois Gedeon Richter pour commercialiser Estelle, son contraceptif oral combiné, en Europe et en Russie. Richter commercialisera le produit sous une marque différente.

Selon les termes de l’accord, Richter devra verser une avance totalisant 35 millions d’euros à la signature du contrat. Des paiements d’étapes additionnels pouvant atteindre 20 millions d’euros seront réalisés en fonction de l’aboutissement des étapes réglementaires liées au produit. 

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Par ailleurs, des royalties liées aux ventes seront payables à Mithra suite au lancement du produit. Le CEO de l'entreprise, François Fornieri, a précisé dans un entretien avec quelques journalistes que "ces royalties vont varier en fonction du niveau de vente. Il y aura des single digit (un seul chiffre, ndlr)  très hauts pour la première partie des ventes. Lorsque la société Richter aura atteint un niveau de rentabilité beaucoup plus élevé, Mithra percevra un "double digit" plus significatif  en royalties". Mithra a aussi obtenu une garantie sur les revenus, le groupe hongrois s'étant engagé à acheter une quantité minimale annuelle.

Juste avant l'ouverture des marchés, le titre Mithra a été suspendu "dans l'attente d'informations additionnelles concernant le communiqué", selon la FSMA. Le cotation a été restaurée à 12h30. A la reprise, l'action gagnait 9% et a terminé la séance sur un bond de 7,56% à 35,55 euros.

"Ce contrat est, de loin, le plus important de l’histoire de Mithra" a encore commenté le patron de l'entreprise pharma liégeoise, en rappelant que le marché de la contraception en Europe et Russie était estimé à 1,6 milliard d'euros par an. Pour donner une idée du potentiel, François Fornieri a fait valoir que "le benchmark, qui sont les produits à  base  de drospirénone (comme la pilule yaz, la plus vendue en terme de valeur sur le marché mondial, ndlr) représente en Europe environ 15% de parts de marché en Europe en 24% en Russie. Donc, si Gedeon atteint 5% en Europe, soit un tiers de ce que le benchmark réalise,  et 7,5% en Russie (aussi un tiers), leur chiffre d’affaires devrait être de 175 millions annuels, en fonction du prix accordé par les différentes autorités. Si Gedeon atteint 50% des ventes du benchmark à la fois  en Europe et en Russie, son chiffre d’affaires devrait être 260 millions d’euros. S’il atteint 75%, son chiffre d’affaires sera de 350 millions. Et si on fait la même chose que le benchmark, ce chiffre d’affaires devrait atteindre 520 millions par an. C’est un contrat de 20 ans, il est relativement facile de multiplier ces différents chiffres. Si on est pessimiste, la société Richter pourrait réaliser un chiffre d’affaires de près de 3 milliards d’euros sur 20 ans..."

Gedeon Richter Plc, dont le siège est à Budapest, est une firme pharmaceutique majeure d’Europe centrale et de l’Est, qui connaît une croissance directe en pleine expansion en Europe de l’Ouest, en Chine et en Amérique latine. La capitalisation boursière de Gedeon Richter atteignait 4,1 milliards d’euros fin 2017 et son chiffre d’affaires consolidé avoisinait 1,4 milliard d’euros à la même période.

Les premières autorisations de mises sur le marché pourraient tomber dans le courant de 2020, selon François Fornieri.  Mais le CDMO, l'usine de Mithra à Flémalle, est déjà en train de produire des comprimés d’Estelle. La société liégeoise prévoit par ailleurs de communiquer les résultats de phase 3 pour Estelle aux USA début 2019, avec la dernière patiente qui sortira en novembre. Il n'est pas exclu qu’un accord similaire à celui trouvé avec Gedeon Richter soit conclu avant cette échéance outre-atlantique, d'après François Fornieri: "l’entreprise est en discussion avec quasiment l’ensemble de la Planète pour la vente de licences d’Estelle et nous sommes en discussion aussi avec les USA.  Il y a plusieurs partenaires potentiels. Je rappelle que le marché US est le double du marché européen. Le deal américain sera donc encore largement supérieur."

Des accords pour la commercialisation d'Estelle ont déjà été conclus avec le Brésil, le Japon et le Canada. Après l'Europe et les USA, François Fornieri évoque "l'Amérique latine (sauf le Brésil donc), l'Australie, l'Afrique sud. Mais aussi l'Inde et la Chine, des marchés émergents pour lesquels ce type de contraceptif à très haute valeur ajoutée nécessite un travail auprès de la population. Les partenaires avec lesquels nous sommes en train de négocier sont en train de construire un plan de communication et de modifications des mentalités. Ce sont des potentiels colossaux, mais qu’il faut travailler et qui prendront plus de temps".

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Enfin, François Fornieri a tenu à repréciser ses propos sur le Donesta, le traitement contre les effets de la ménopause, qui avaient alerté certains analystes lundi, inquiets par rapport à une éventuelle nouvelle levée de fonds. Si il n'est pas impossible que la société poursuive le développement du Donesta sans partenaire,  "on ne le commercialisera jamais seul" a-t-il conclu.

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