Publicité

La Justice américaine intimera-t-elle une scission de Google?

Google pourrait être forcée de partager certaines de ses données utilisateurs à ses concurrents, voire d'opérer une scission de ses opérations. ©REUTERS

Le ministère américain de la Justice doit émettre ses propositions pour mettre fin au monopole illégal de Google sur les recherches en ligne.

Le ministère américain de la Justice devrait présenter mardi les mesures que Google, propriété d'Alphabet , pourrait être contraint de prendre pour rétablir la concurrence dans le secteur de la recherche en ligne, y compris une éventuelle scission de l'entreprise.

Un tribunal fédéral a statué en août que Google contrôlait un monopole illégal dans le domaine de la recherche en ligne. Google traite en effet 90% des recherches sur internet aux États-Unis et même 95% sur les appareils mobiles. Son plus proche concurrent, le moteur Bing opéré par Microsoft , est à 6% de parts de marché seulement.

Publicité

Pour rétablir une concurrence saine, les autorités pourraient intimer à Google de partager certaines de ses données utilisateurs à ses concurrents, voire d'opérer une scission de ses opérations.

Rétablir une concurrence saine

Le géant californien a renforcé cette position dominante en reversant une partie de sa manne publicitaire à de grands groupes technologiques tels qu'Apple ou Mozilla pour qu'ils fassent de Google leur moteur de recherche par défaut. Cette pratique a été jugée illégale par le juge Amit Mehta. Même si Google a déjà annoncé faire appel, c'est déjà une victoire importante pour les autorités antitrust qui ont intenté une série d'actions ambitieuses contre les grandes entreprises technologiques au cours des quatre dernières années.

Les propositions générales que doit émettre mardi le ministère de la Justice pourraient modifier la manière dont les Américains trouvent des informations sur internet. Les autorités pourraient limiter ou interdire les partenariats avec les créateurs d'ordinateurs, smartphones ou logiciels. Pour rétablir une concurrence saine, elles pourraient même intimer à Google de partager certaines de ses données utilisateurs à ses concurrents, voire d'opérer une scission de ses opérations.

Publicité
Publicité

"Google ne sera pas incité à se conformer à la loi s'il n'a pas l'épée de Damoclès de la cession au-dessus de lui."

Adam Epstein
CoCEO d'adMarketplace

Le géant Google attaqué de toutes parts

Le site d'avis Yelp, qui a intenté un procès à Google au sujet de la recherche en août, estime que la scission du navigateur Chrome et des services d'intelligence artificielle de Google devrait être envisagée. Yelp souhaite également qu'il soit interdit à Google de donner la préférence, dans les résultats de recherche, à ses propres pages commerciales locales, qui sont en concurrence avec Yelp.

Le moteur de recherche concurrent DuckDuckGo a demandé à la Cour d'exiger de Google qu'il concède des licences pour ses résultats de recherche à ses concurrents, qui pourraient alors créer et améliorer leurs propres produits. Microsoft, qui exploite le moteur de recherche concurrent Bing, et Apple, qui reçoit chaque année des milliards de dollars de Google, se sont refusés à tout commentaire.

Adam Epstein, président et coCEO de la société de recherche publicitaire adMarketplace, a déclaré que menacer Google de vendre des parties de son activité pourrait être utilisée comme un moyen d'appliquer des mesures moins radicales. "Google ne sera pas incité à se conformer à la loi s'il n'a pas l'épée de Damoclès de la cession au-dessus de lui", a-t-il déclaré.

Ce n'est pas la première fois que l'administration américaine agite une telle menace devant un géant de la tech. En 2000, Microsoft avait été jugé coupable de partenariats illégaux avec des fabricants d'ordinateurs pour favoriser son logiciel Internet Explorer. Le ministère de la Justice américain avait ordonné la scission de Microsoft, mais le verdict avait finalement été annulé en appel. Le dossier fut finalement réglé à l'amiable avec le gouvernement Bush.

Publicité
ING, AXA et Deutsche Bank dénoncent l’insécurité à Bruxelles
Les CEO d'AXA, ING et Deutsche Bank ont alerté les autorités au sujet d'un "climat d'insécurité" en "augmentation inquiétante depuis six mois" aux alentours des sièges des entreprises, Porte de Namur, dans la capitale.
Messages sponsorisés