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Proximus: l’après-Boutin vu par les analystes

Guillaume Boutin quittera son siège de CEO de Proximus en mai prochain. ©BELGA

L'annonce surprise du départ du CEO de Proximus, Guillaume Boutin, a donné un peu d'air à l'action ce lundi matin. Les analystes évoquent des pistes qui pourraient soutenir le cours.

L’annonce vendredi, après la clôture des marchés, du départ surprise du CEO de Proximus , Guillaume Boutin, en partance pour Vodafone, a dû faire l’effet d’un coup de tonnerre chez l’opérateur télécoms et auprès des autorités politiques. En place depuis 2019, le Français avait lancé plusieurs projets de taille dont le développement à l’international et, surtout, l’installation de la fibre optique dans tous les foyers belges, un investissement de 9 milliards d’euros.

Toutefois, ou à cause de cela, le bilan boursier de Proximus pendant son mandat fut catastrophique: à son arrivée l’action se traitait à 27 euros. Elle n’en vaut plus que cinq aujourd’hui, soit une dégringolade de 80%. De quoi susciter des critiques sur les bancs politiques. Sur la même période, Deutsche Telekom s’est envolée de 114% et Vodafone s’est enfoncée de 56%.  En matinée, l’action Proximus progressait de 1,8%.

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"Ce départ peut certainement être considéré comme une perte dans une phase plutôt cruciale de l'entreprise."

Kris Kippers
Analyste chez Degroof Petercam

Dépenses de personnel

Pour Kris Kippers, de Degroof Petercam  ("acheter"; 10 euros), ce départ "peut certainement être considéré comme une perte dans une phase plutôt cruciale de l'entreprise". Il estime, cependant, que le marasme qui plombe l’action pourrait faire place à des éclaircies en 2025. L’analyste évoque les avantages des plans de réduction des coûts dans les activités nationales et internationales, qui devraient rassurer les investisseurs.

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David Vagman, d’ING ("conserver"; 4,6 euros), va plus loin. "Une raison essentielle pour devenir plus positif sur l’action est la possibilité de voir une nouvelle équipe de direction devenir beaucoup plus agressive sur les coûts, en particulier sur les dépenses de personnel, qui sont matériellement plus élevées que celles des entreprises privées concurrentes."

L’analyste évoque également un autre changement majeur qui pourrait consister en un réexamen, voire l’abandon, de la stratégie internationale de Guillaume Boutin. "Le véritable point positif serait ici de recentrer les ressources sur les activités nationales en difficulté et de dérisquer le profil du groupe."

Privatisation

De son côté, Michiel Declercq, de KBC Securities ("accumuler"; 8,7 euros), note que si le gouvernement a l’intention de vendre des actifs appartenant à l’État, Proximus serait l’un des derniers étant donné sa valorisation actuelle (1,8 milliard de capitalisation boursière).

"Les partis du nouveau gouvernement ont évoqué la perspective d'une privatisation de Proximus, c'est-à-dire la sortie totale ou partielle de l'État belge, et d'attirer un spécialiste du secteur – lire un consortium Iliad ou Niel (ce dernier détient 6,01% du capital de Proximus via Carraun Telecom Holdings, NDLR) – pour mener à bien la réorganisation de Proximus", rappelle l’analyste d’ING. Un scénario très sensible au niveau politique et syndical, mais "dont la probabilité a augmenté".

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Sir Robin Niblett, spécialiste des relations internationales, membre de "Chatham House".
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