L'Europe boursière fait à nouveau mieux que Wall Street
Les actions européennes sont parvenues à rebondir cette semaine, alors que les indices américains étaient à la traîne. Le cours de l'or a enregistré un record.
La semaine écoulée a contribué à creuser l'écart entre les actions européennes et américaines. Alors que les indices boursiers européens ont enregistré un rebond, Wall Street est restée à la traîne, malgré l'attitude rassurante adoptée par la Réserve fédérale (Fed) mercredi. Le Stoxx 600 a gagné 0,56% en cinq jours, tandis que le bilan hebdomadaire du S&P 500 oscillait entre hausse et baisse au moment de la clôture des marchés européens.
Le Nasdaq des valeurs technologiques américaines restait quant à lui en mauvaise posture, avec la perspective d'afficher sa plus longue série de baisses hebdomadaires en près de trois ans. Avec cinq semaines négatives d'affilée, il faut remonter à mai 2022 pour trouver pire.
"À moins de voir une réelle faiblesse dans les données incontestables, la Fed restera dans une position attentiste."
En Europe, par contre, après deux semaines de prises de bénéfices qui avaient suivi une série impressionnante de dix gains hebdomadaires consécutifs, les actions sont reparties à la hausse. Par conséquent, le bilan du début d'année est encore plus favorable aux actions européennes, en progrès de plus de 8% depuis la fin 2024, tandis que les différents indices de Wall Street affichent toujours un recul en 2025 à ce stade.
La Fed reste attentiste
On aurait pu craindre que la Fed aggraverait la situation mercredi soir, en se montrant inquiète de la vigueur de l'inflation, alors que les indicateurs économiques laissent entrevoir un ralentissement de la croissance. Il n'en a rien été: Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, s'est contenté de prendre acte de la résistance de l'inflation et de l'effet difficile à évaluer des tarifs douaniers de l'administration Trump. Et il a surtout martelé que, face à l'incertitude ambiante, la Fed pouvait se permettre d'attendre.
L'incertitude entourant l'économie américaine a favorisé les achats en Europe.
Cette patience de l'institut monétaire US a été saluée par les investisseurs, qui redoutaient un message plus ferme face à l'inflation, mais cet effet n'a duré qu'une seule séance à Wall Street. "Le président Powell a mentionné l'incertitude à plusieurs reprises dans sa conférence de presse, mais à moins de voir une réelle faiblesse dans les données incontestables, la Fed restera dans une position attentiste", estiment les économistes d'ING.
L'incertitude entourant l'économie américaine a favorisé les achats en Europe. Ceux-ci se sont portés, en particulier, sur les valeurs de l'énergie et des services aux collectivités, qui comprennent pas mal d'actions de sociétés actives dans le transport et la distribution d'électricité et de gaz. Le secteur énergétique a gagné 3,95% en cinq jours et celui des utilities a pris 2,19%.
Les valeurs liées à l'énergie se distinguent
L'attrait de ces deux secteurs pourrait s'expliquer par une remontée des prix de l'énergie depuis la mi-mars. Sur la semaine écoulée, le cours du baril de Brent a enregistré une légère progression, à 72 dollars, contre 70,5 dollars la semaine précédente.
Le prix du brut semble avoir trouvé un plancher autour de 70 dollars, après avoir chuté de plus de 15% en deux mois. Les prix du gaz et de l'électricité remontent également la pente après avoir touché un plus bas au début du mois.
Parmi les sociétés qui ont bénéficié de cette tendance en bourse, citons le groupe pétrolier norvégien Aker BP (+5,57%), le groupe d'ingénierie énergétique français Technip (+5,25%) ou encore le groupe pétrolier espagnol Repsol (+4,9%).
L'engouement pour toutes les actions de la sphère énergétique au sens large a aussi souri à Elia . Le cours du groupe belge de transport d'électricité a grimpé de 3,5% cette semaine. Après une très mauvaise année 2024 qui s'était traduite par la perte d'un tiers de sa valeur, suivie d'un début d'année 2025 mitigé, l'action Elia affiche un rebond spectaculaire de plus de 30% ce mois-ci à ce stade.
L'or au plus haut
À Wall Street, tous les regards étaient tournés vers la GTC (Graphics processing unit Technology Conference), un événement lors duquel le patron de Nvidia devait fournir des arguments en faveur de l'intelligence artificielle et du business du géant américain du numérique. Le discours de Jensen Huang n'a pas convaincu les investisseurs. Nvidia s'affichait en baisse de plus de 3% sur la semaine.
Enfin, côté matières premières, l'or semble s'installer solidement à plus de 3.000 dollars l'once. Le cours du métal jaune, qui fait office de refuge face aux incertitudes provoquées par la guerre commerciale, a enregistré un nouveau record à plus de 3.050 dollars cette semaine.
Le prix du cuivre a quant à lui retrouvé le seuil symbolique de 10.000 dollars la tonne. Une autre conséquence des tarifs douaniers envisagés par Trump...
- Le bilan boursier hebdomadaire est positif en Europe, mais Wall Street s'orientait vers une nouvelle semaine négative.
- L'attentisme de la Fed a été salué par les marchés, mais l'effet positif n'a duré qu'une séance côté US.
- En Europe, les actions de sociétés gravitant dans la sphère de l'énergie ont attiré les achats.
- L'or a atteint un nouveau sommet inédit à plus de 3.050 dollars l'once.
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