Bilan des marchés | Les obligations françaises, parias en zone euro
Cette année, les marchés obligataires ont traité différemment les pays de la zone euro. La France a été sanctionnée, tandis que l'Italie et l'Espagne ont été récompensées.
En 2024, les obligations d'État françaises ont vu leur valeur chuter, conséquence directe des inquiétudes des investisseurs face à un déficit budgétaire français préoccupant. Résultat: une hausse des taux d'intérêt à long terme, qui pèsent lourdement sur l'économie française.
La France affiche le plus grand déficit de la zone euro en 2024. Le Premier ministre Michel Barnier avait pourtant tenté de redresser la barre avec le budget 2025, combinant coupes budgétaires et hausse des impôts. Mais son plan n'a pas convaincu le Parlement, entraînant sa démission. Désormais, tous les regards se tournent vers François Bayrou, le nouveau Premier ministre. Parviendra-t-il à rallier suffisamment de soutien pour remettre les finances publiques sur les rails? Rien n'est moins sûr.
En monnaie locale, les marchés obligataires européens ont offert de meilleurs rendements que leurs homologues américains.
Les Généreuses Obligations des pays du Club Med
Pendant ce temps, l'Italie et l'Espagne réduisent leur déficit budgétaire. Les investisseurs exigent désormais un surcroît de rendement (par rapport aux obligations allemandes) plus faible pour la dette de ces deux pays. Ce climat favorable a dynamisé les marchés obligataires italiens et espagnols. Quant à la Belgique, les investisseurs restent sereins malgré les difficultés politiques. L'écart de taux d'intérêt entre la Belgique et l'Allemagne est resté stable.
Sur le front des obligations d'entreprises, les rendements ont surpassé ceux des obligations d'État, tant en Europe qu'aux États-Unis. Le rendement, qui combine les coupons et les variations de cours, a été particulièrement attractif pour les obligations d'entreprises. Cette dynamique a réduit le spread de crédit, soit l'écart de rendement entre les obligations d'entreprises et les obligations d'État d'un même pays.
En monnaie locale, les marchés obligataires européens ont offert de meilleurs rendements que leurs homologues américains. La raison? La Banque centrale européenne dispose de davantage de marge pour abaisser ses taux d'intérêt, contrairement à la Réserve fédérale américaine.
Les obligations en dollars, stars de l'année
Cependant, une fois les rendements convertis en euros, les obligations en dollars reprennent l'avantage, appréciation du billet vert oblige (+6 % face à l'euro). Cette hausse a également profité aux obligations des marchés émergents libellées en dollars.
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