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Le crédit est surtout l'apanage des revenus élevés

Les Belges qui disposent d’un haut revenu sont davantage susceptibles de souscrire un crédit, selon la grande enquête sur les crédits menée par Wikifin.be. Ces emprunts sont essentiellement destinés à acheter un logement, un véhicule ou à réaliser des travaux économiseurs d’énergie.
©ANP XTRA

Deux Belges sur trois (66%) ont déjà souscrit au moins un emprunt – toute destination confondue – au cours de leur vie, selon les résultats de la vaste enquête menée sur le crédit en janvier par Wikifin, dans le cadre de La Semaine de L'argent. Parmi les ménages disposant d’un revenu élevé (supérieur à 3.001 euros par mois), ce chiffre atteint même 79%.

D’ailleurs, dans son ensemble, l’enquête démontre clairement qu’emprunter – pour réaliser des achats essentiels ou qui permettent de réaliser une plus-value – est surtout l’apanage de ceux qui ont déjà de l’argent. Il s’agit des crédits destinés à acheter un logement, un véhicule ou destinés à réaliser des investissements comme des travaux permettant de réaliser des économies d’énergie.

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Par exemple, parmi les ménages à revenu élevé, 71% ont déjà souscrit un emprunt hypothécaire, tandis que pour les revenus moyens (entre 1.750 et 3.000 euros par mois), cette proportion est de 53%. Pour les ménages à bas revenus (moins de 1.750 euros par mois), elle est de 28%.

©Mediafin

Dans le même ordre d’idée, les emprunts destinés à financer des travaux économiseurs d’énergie sont surtout souscrits par les ménages à moyens et hauts revenus. C’est "l’effet Matthieu" qui joue, à savoir, le mécanisme par lequel la classe moyenne trouve plus facilement le chemin des avantages et des services sociaux que les personnes pauvres et socialement plus faibles.

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50% des Belges ont un crédit en cours

L’enquête révèle également que les Belges remboursent en moyenne 864 euros par mois pour leurs emprunts. La majeure partie – soit 62% – est destinée au remboursement de l’emprunt hypothécaire. L’emprunt pour la voiture (ou la moto) arrive en deuxième position (23%). Ensuite, le solde est réparti entre les crédits à la consommation (voir répartition ci-dessous) souscrits pour financer l’achat d’un téléviseur, d’un voyage, d’un smartphone, etc.

©Mediafin

Par ailleurs, les Belges ont en moyenne 1,5 crédit en cours d’exécution ou déjà conclu. Par exemple, ils sont 49% à avoir conclu un emprunt hypothécaire et 37% un crédit auto. Certaines catégories d’emprunt enregistrent néanmoins de grosses disparités ! En moyenne, 6% des Belges ont déjà conclu un emprunt pour acheter des meubles. Cette proportion est plus importante en Wallonie (10%) qu’en Flandre (3%).

Alors que 5% des Belges ont conclu un emprunt pour acheter une télévision, ce n’est le cas que pour 2% des Flamands alors que c’est une habitude qui s’installe chez certains Bruxellois (15%). A Bruxelles toujours, 8% des habitants de cette Région ont souscrit un crédit pour rembourser une somme due aux impôts (alors que la moyenne générale en Belgique n’est que de 2%). Même topo pour les vacances ! En moyenne, 2% des Belges empruntent pour leurs vacances. Ce pourcentage atteint 7% chez les Bruxellois.

… et empruntent très jeunes

En moyenne, le premier crédit est souscrit entre 24 et 32 ans. Le premier prêt – généralement destiné à financer des vacances – est contracté plus ou moins à l’âge de 25 ans. Près de la moitié des personnes interrogées ont souscrit un emprunt hypothécaire aux alentours de 29 ans, et l’emprunt pour la voiture arrive plus tard, en moyenne à 31 ans. Les emprunts liés à l’énergie sont surtout souscrits par les quadras qui souhaitent augmenter la valeur de leur habitation en l’isolant mieux et en installant des panneaux solaires.

©Mediafin

Un crédit qui n’en est pas un?

Il faut également souligner que certaines formes de crédit ne sont pas considérées comme telles par nos concitoyens. Par exemple, l’utilisation de la carte de crédit distribuée par une chaîne d’électroménager ou par un supermarché, et qui permet entre autres d’étaler certains paiements, n’est pas considérée comme un véritable crédit par 68% des personnes interrogées. Pourtant, la détention de ce type de carte est toujours d’office liée à une ouverture de crédit (et entraîne donc un fichage à la Centrale des crédits aux particuliers).

Idem pour l’achat à tempérament d’un smartphone lié à un abonnement (63% des personnes interrogées car celui-ci est souvent lié à un taux annuel effectif global (TAEG) de 0%. Ou l’utilisation de la carte de crédit d’une banque (60%), même s’il s’agit d’un débit différé! Mais mal utilisé, il peut avoir pour conséquence d’entraîner certains utilisateurs en négatif sur leur compte à vue.

D’ailleurs, 15% des Belges utilisent leur carte de crédit lorsque le solde de leur compte à vue ou de leur compte épargne est épuisé. Ils s’en servent essentiellement pour financer des vacances (16%), un ordinateur ou des vêtements (9%), une télévision (8%) ou de la nourriture (8%). Ce pourcentage atteint même 12% auprès des ménages avec des revenus plus faibles.

"Nous avons été surpris de constater que de nombreuses personnes interrogées ne reconnaissaient pas ou ne considéraient pas certaines formes de crédit comme tel, souligne Jean-Paul Servais, président de la FSMA . Le fait que 60 % des participants indiquent qu’une carte de crédit ne constitue selon eux pas un crédit donne un signal clair qu’il y a encore du travail à accomplir sur le plan de l’éducation financière pour Wikifin.be. Parallèlement au fait de reconnaître un crédit, se pose aussi la question de la prise de conscience réelle du coût de ces crédits cachés. Car les frais peuvent grimper, surtout si des difficultés de remboursement surviennent."

La banque reste le canal privilégié

Dans 67% des cas, les Belges continuent à se rendre prioritairement dans leur banque pour un emprunt hypothécaire. Les crédits proposés dans les magasins se situent en deuxième place, avec 17% des personnes interrogées. La famille joue également un rôle important: près de 13% des personnes interrogées se tournent vers leur famille lorsqu’il s’agit de trouver des moyens financiers pour compléter l’emprunt.

Dans 26% des cas, la famille sert également de refuge en cas de difficulté de remboursement. Pour 44% des jeunes – entre 18 et 35 ans – la famille a déjà joué le rôle de bouée de sauvetage.

Enfin, 15% des Belges se sont déjà vu refuser un crédit ! Cette proportion atteint 25% chez les ménages dont les revenus sont plus faibles. Environ 30% des personnes interrogées indiquent en outre avoir eu récemment des difficultés à rembourser leurs emprunts.

La Semaine de l’Argent

Il s’agit d’une initiative de Wikifin.be, le programme d’éducation financière de la FSMA, en collaboration avec L’Echo et Bel RTL. Son objectif est de favoriser une discussion sur les questions d’argent et de faire la promotion de l’éducation financière. "Votre crédit….mérite réflexion" est le thème de cette troisième édition qui a lieu du 12 au 18 mars.

À partir du mardi 13 mars, retrouvez chaque jour dans L’Echo un article spécialement consacré au crédit.


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