Face à la surproduction chinoise, l’Europe doit faire bloc

Journaliste Entreprendre

Face à une déferlante de produits chinois, l'Europe ne peut se contenter de fustiger les subventions de Pékin à son industrie. Entre protectionnisme américain et surproduction chinoise, l’Europe doit trouver sa propre voie, et faire bloc.

Pour redresser son économie, la Chine surproduit. Ses usines tournent à plein régime, et de nouveaux sites de production sortent de terre tous les mois. Le pays déverse sa production partout dans le monde, et est en train de laminer les industries européennes, en particulier dans des secteurs "verts". Panneaux solaires, c’est fait. Véhicules électriques, ça se voit. Eolien, ça arrive.

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À court terme, et d’un point de vue environnemental, profiter de baisses de prix grâce à la Chine revêt quelques mérites. Rappelons que l’industrie automobile européenne a mis des années à se soucier du prix – de l’accessibilité de ses voitures électriques. Le même raisonnement peut être fait pour les panneaux solaires: sans la Chine, nous n’aurions sans doute pas autant de panneaux sur nos toits, à prix acceptable. Alors, transition abordable, merci la Chine? Pas si vite.

Sur le long terme, ce n’est pas en inondant le monde de panneaux solaires, d’éoliennes et de véhicules électriques pour stimuler indéfiniment la demande par des prix bas, que l’on va lutter efficacement contre les dérèglements climatiques.

Pour rappel, la Chine n’est pas en train de sauver la planète. Pragmatique, le pays cherche avant tout à atteindre les 5% de croissance économique. Sa recette: produire plus, moins cher, dans des secteurs porteurs – et peu importe si les conditions de productions n’ont rien de "clean".

Sur le long terme, ce n’est pas en inondant le monde de panneaux solaires, d’éoliennes et de véhicules électriques pour stimuler indéfiniment la demande par des prix bas, que l’on va lutter efficacement contre les dérèglements climatiques. Tant que les courbes de prélèvements de ressources restent supérieures à celles de leur régénération, la transition ne sera d’ailleurs qu’un vœu pieux — au mieux, ou un slogan — au pire.

En guise de réponse à la surproduction chinoise, le "America First" a bien sûr le mérite de la clarté: un choix net en faveur de la protection des entreprises locales. Les autorités européennes semblent quant à elles comme tiraillées entre deux volontés: accélérer leur transition énergétique et préserver leur industrie.

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Pour concilier ces deux objectifs, (essayer de) faire respecter les règles du jeu commercial à la Chine ne suffira pas. Miser sur les seules capacités d’innovation – qui restent une grande force européenne – non plus. Plus que jamais, l’Europe doit renforcer, harmoniser et simplifier son marché unique – s’extirper de son propre morcellement, et faire bloc.

Entre protectionnisme américain et surproduction chinoise, l’Europe doit trouver sa voie: celle d’une économie intégrée, intransigeante sur les conditions de production, exigeante sur la recyclabilité, et complètement nouvelle sur l’usage des ressources. Pour éviter que le célèbre "on n’a pas de pétrole, mais on a des idées" se mue en "on a des idées, mais pas les moyens de les concrétiser".

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