D'où viennent les 44 milliards de dollars qui ont permis à Musk de racheter Twitter?
Après avoir soufflé le chaud et le froid pendant plus de six mois, Musk est finalement devenu le propriétaire de Twitter ce vendredi. La facture est salée.
L'oiseau bleu "est libre", a annoncé ce vendredi le milliardaire Elon Musk, désormais propriétaire de Twitter après une saga rocambolesque débutée mi-avril. Oui mais cette "liberté" a un prix: 44 milliards de dollars. Voici comment le patron de Tesla compte régler la facture.
27 milliards de fonds propres
Initialement, Elon Musk ne souhaitait consacrer à l'opération qu'environ 15 milliards de dollars de ses propres deniers. Une partie importante du montage, soit 12,5 milliards de dollars, devait provenir de prêts adossés à ses actions Tesla, ce qui lui évitait de les vendre.
Mais il a finalement décidé de proposer davantage en numéraire et de renoncer à cet emprunt. En deux vagues, en avril et en août, le bouillant quinquagénaire a cédé pour environ 15,5 milliards de dollars d'actions du constructeur de voitures électriques.
Celui qui se présente désormais comme le "Chief Twit" (Twit signifiant également... crétin) et dont la fortune est estimée à environ 220 milliards de dollars par le magazine Forbes, va donc débourser directement un peu plus de 27 milliards de dollars.
5,2 milliards d'investisseurs
À cela s'ajoutent quelque 5,2 milliards de dollars apportés par des fonds d'investissement et grandes fortunes, notamment le cofondateur de l'éditeur de logiciel Oracle, Larry Ellison, qui a fait un chèque d'un milliard, ou Qatar Holding, contrôlé par le fonds souverain du Qatar, Qatar Investment Authtority. En échange de leur investissement, tous recevront des titres et deviendront actionnaires de Twitter.
Ce groupe est complété par le prince saoudien Al-Walid ben Talal, qui a apporté à Elon Musk les presque 35 millions d'actions qu'il détenait déjà.
13 milliards de prêts bancaires
Le solde, soit 13 milliards de dollars, est assuré par des prêts bancaires, débloqués par un groupe d'établissements dans lequel figurent Morgan Stanley, Bank of America, les japonais Mitsubishi UFJ Financial Group et Mizuho, Barclays et les françaises Société Générale et BNP Paribas.
Ces prêts sont adossés à Twitter et c'est le groupe, et non Elon Musk, qui en assurera la charge financière et le remboursement. Jusqu'ici la société californienne a peiné à dégager des bénéfices et a notamment publié une perte opérationnelle (résultat directement lié à l'activité) sur les six premiers mois de 2022. Cette dette mettra donc la plateforme sous pression financière.
- 238 millions d'usagers quotidiens
À la fin du deuxième trimestre, Twitter comptait moins de 238 millions d'usagers quotidiens actifs sur sa plateforme. C'est bien moins que les quelques 1,98 milliard revendiqués par Facebook. Twitter est aussi devancé par des plateformes comme Pinterest (445 millions d'usagers mensuels) ou Snapchat (363 millions d'usagers quotidiens).
- Barack Obama, personnalité la plus suivie
Barack Obama est la personnalité la plus suivie de Twitter, avec 133,5 millions d'abonnés. Il devance le chanteur canadien Justin Bieber et ses 113,8 millions d'abonnés. Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX et désormais propriétaire de Twitter, complète le podium avec 110,6 millions d'abonnés. La chanteuse américaine Katy Perry est la femme la plus suivie sur le réseau (108,9 millions d'abonnés).
- Croissance en berne
Sur le plan financier, Twitter n'évolue pas non plus dans la même catégorie que ses grands rivaux. Le groupe californien a réalisé, d'avril à juin, un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars, en baisse de 1% sur un an et près de 25 fois inférieur à celui de Meta.
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