Galeries d’art : les mémoires vives de Constantin Chariot
Le galeriste Constantin Chariot reçoit dans son espace, à Forest (Bruxelles), la lumière de Johan Van Mullem et l’ombre de Charles-Henry Sommelette. Un duo éclairant.
Constantin Chariot révèle la fécondité des artistes belges. «Johan Van Mullem manie ici ses trois techniques de prédilection: le dessin, le modelage et la peinture. Avec sa chimie des encres, il distille des réactions mordorées, des lumières raffinées à la surface du tableau. Il peint un clair de lune sur la mer en peintre figuratif et abstrait.»
Après «For Love's S(n)ake!», aux Musées Royaux en 2023, il poursuit sur sa lancée. Coïncidence: il avait une galerie à Londres (Loo & Lou), aucune en Belgique. Chariot ouvrait la sienne: le tour était joué.
Johan Van Mullem vient du dessin: «J’ai pratiqué l'encre de Chine», confie-t-il, «puis la gravure à l’Académie d’Ixelles. J’ai commencé avec ces encres de gravure à base d'huile, et non d’eau, ce qui leur confère une plus belle tenue. Avec ces encres, les couleurs se mélangent sans se mélanger. L'encre reste une surface liquide, j’accumule les couches, mais la lumière se cache dans chacune d’elles.»
Aubes et crépuscules
La semaine passée, il a acheté ses premiers tubes de peinture: « Je vais enfin essayer ce qui m’a toujours été interdit: peindre à l’huile. Mon père peignait et dessinait, ma mère est musicienne, mais ils ne voulaient pas que je sois artiste. Je vais ainsi braver cet interdit». Cet ancien directeur de l'urbanisme à la commune d’Ixelles a changé de trajectoire. Pour lui qui travaille dans des ateliers éphémères, des bâtiments vides en attente d'obtention de permis, la sculpture et la peinture ont quelque chose de sacré.
"Mon père peignait et dessinait, ma mère est musicienne, mais ils ne voulaient pas que je sois artiste. Je vais ainsi braver cet interdit."
Quant à Charles-Henry Sommelette, ses sanguines, fusains et mines de plomb sont habités par «des lieux de mon village de Barvaux-sur-Ourthe, en Ardenne, où je suis né, où j’ai mon atelier». Exposé notamment chez Albert Baronian, qui apprécie son intimité, son silence, sa troublante sérénité, il reviendra chez Constantin Chariot cette année, en mêlant cette fois peinture et dessin, autour du paysage comme dessin et comme tableau.
Entre les aubes d’encre de van Mullem et les crépuscules de fusain de Sommelette, nos jours sont comblés.
GALERIES
"Living Memory" & "Voir Venir"
Par Johan Van Mullem et Charles-Henry Sommelette
Jusqu'au 2 mars 2025
RUE PIERRE DECOSTER 110, 1190 BRUXELLES
Note de L'Echo:
Les plus lus
- 1 Les États-Unis veulent contrôler les investissements en Ukraine, au détriment de l'Europe
- 2 Les congés de maternité et de maladie pourraient être exclus des calculs pour le droit au chômage
- 3 Premières tentatives d'ingérence de l'administration Trump auprès des universités belges
- 4 L'Ukraine sous administration de l'ONU: pourquoi la proposition de Vladimir Poutine est "subtile"
- 5 Grève nationale du 31 mars: voici les perturbations à prévoir ce lundi