Mellow vise le top mondial après une fusion menée avec brio
Candidate au titre d'Entreprise de l'année 2024, la société Mellow, se pose en championne du dessert. Elle vise les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année.
Réussir la transmission intra-familiale de deux entreprises et leur fusion, tout en continuant de grandir: c'est le pari qu'est en train de réussir la société Mellow, fruit de l'union de deux sociétés familiales belges, la liégeoise Dessert Factory et l'hennuyère Verbau. Actives sur le même créneau, mais avec une offre et une clientèle différentes, elles misent sur leur complémentarité pour poursuivre leur expansion sous une bannière unique.
Basée à Villers-le-Bouillet, Dessert Factory est plutôt centrée sur les douceurs cuites (moelleux au chocolat, cheese-cakes...), proposées dans les grandes enseignes de distribution et le food service. Verbau, installée à Leuze-en-Hainaut, s'est plutôt spécialisée dans les desserts crus (mousses, bavarois...), qu'elle vend sous marques distributeurs.
Fusionnées en 2022, les deux entreprises ont d'abord coexisté en parallèle. Mais leur forte complémentarité a fini par convaincre leurs dirigeants de la pertinence d'une fusion, qui ne s'est concrétisée qu'il y a quelques mois. Précisons que l'entreprise dispose aussi d'une usine à Estrées-Deniécourt, à 50 km d'Amiens, dans les Hauts-de-France, depuis 2021.
Partenariat avec Mondelez
Présente sur un marché de niche, les desserts frais "premium", Mellow exporte 85% de sa production. Essentiellement en Europe occidentale (Benelux, France, Allemagne, Royaume-Uni), mais aussi aux États-Unis où elle recueille 25% de ses revenus. "Nos principaux canaux de vente sont les marques distributeurs, qui représentent 50% de nos ventes, les marques propres aux États-Unis et les licences", explique son CEO, Sébastien Dryon.
Ces licences sont un héritage du partenariat décroché par Dessert Factory avec le géant américain Mondelez. Mellow a repris à son compte la commercialisation en Europe des cheesecakes Oreo, Toblerone et Daim. "Cette licence a fortement contribué à la croissance de Dessert Factory pendant la crise du covid", précise Sébastien Dryon.
Ces différents canaux de vente ont permis à Mellow de porter son chiffre d'affaires à 90 millions d'euros en 2023 et de viser les 100 millions cette année, puis les 120 millions en 2026. Tout en s'appuyant sur un excédent brut d'exploitation (ebitda) qui devrait atteindre les 10 millions d'euros en 2024. De quoi lui permettre de briguer une place parmi les leaders mondiaux du dessert premium.
"Nous appliquons la gouvernance participative. Et grandir pour grandir ne nous intéresse pas."
Croissance et durabilité
L'entreprise belge, détenue à parts égales par les familles Dryon et Verbau et par le holding danois Eskildsen (coactionnaire de Dessert Factory), emploie aujourd'hui 250 salariés, dont une bonne cinquantaine dans l'usine française, auxquels s'ajoute une centaine d'intérimaires en haute saison, par exemple durant les fêtes de fin d'année.
L'avenir, c'est la croissance, mais aussi la poursuite des efforts consentis en matière de durabilité. Plus que les initiatives visant à réduire la consommation d'énergie, Sébastien Dryon cible l'aspect humain. "Nous appliquons la gouvernance participative. Et grandir pour grandir ne nous intéresse pas. Si nous cherchons la croissance, c'est avant tout pour pouvoir assumer nos échéances bancaires."
Parmi les nouveaux projets d'investissements figure d'ailleurs l'automatisation des lignes de production afin de réduire la pénibilité du travail. Mais l'aspect environnemental n'est pas oublié pour autant. Mellow vise à terme 25% à 30% d'autoproduction énergétique. D'ici à 2026, 100% du chocolat utilisé par l'entreprise sera labellisé, et trois ans plus tard, la farine sera en principe intégralement issue de l'agriculture régénérative.
- Trois usines: Villers-le-Bouillet, Leuze-en-Hainaut et Estrées-Deniécourt (Hauts-de-France)
- Chiffre d'affaires: 100 millions d'euros en 2024
- Ebitda: 10 millions d'euros en 2024
- Emploi: 250 salariés
- Trois actionnaires (un tiers chacun): les familles Dryon et Verbau et le holding danois Eskildsen
Qui de CE+T, Mellow, Schréder, et Sabena Engineering succèdera à Technord comme Entreprise de l'Année? Verdict le 9 décembre, lors de la cérémonie de la 29e édition du prix de L'Entreprise de l'Année, organisée par EY, en collaboration avec L'Echo, BNP Paribas Fortis et WorxInvest.
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