Les marges hypothécaires des banques sont à la hausse
Les récentes mesures de la BNB en matière de prêts hypothécaires semblent porter leurs fruits.
L'an dernier, la Banque nationale de Belgique (BNB) a demandé aux établissements financiers d’être plus prudents dans l’octroi de crédits hypothécaires. Les diverses mesures sont entrées en vigueur au début de cette année.
Selon Pierre Wunsch, les premiers résultats sont encourageants. Le gouverneur de la Banque nationale rappelle qu'il existait deux problèmes en matière de prêts hypothécaires: premièrement, des marges de profit trop basses sur les prêts étant donné la concurrence entre banques et, deuxièmement, des quotités d'emprunt trop élevées, notamment les prêts pour des montants au-delà de 90% de la valeur du bien.
Edito | Sentiment d'urgence
Des efforts qui vont dans la bonne direction
Nous avons convoqué les banquiers, nous leur avons dit que leurs marges étaient trop faibles, ils ont dit "oui, vous avez raison", les marges ont alors été remontées et ils sont heureux.
Concernant les marges, Wunsch parle d'une "correction" assez nette. "En dépit de la politique de taux négatifs, je ne suis pas trop impopulaire auprès des banques" dit-il en souriant. "C'est sans doute une forme de masochisme de la part des banquiers", poursuit-il. "Nous les avons convoqués, nous leur avons dit que leurs marges étaient trop faibles, ils ont dit 'oui, vous avez raison', les marges ont alors été remontées et ils sont heureux." Pierre Wunsch précise que les marges ont été remontées dans des proportions tout à fait raisonnables et que le consommateur n'en a apparemment pas trop souffert dans la mesure où les dynamique des crédits en volume reste bien présente.
Sur la question des quotités, les premiers chiffres semblent aussi aller dans la bonne direction. "Il faudra toutefois plusieurs trimestres pour obtenir des confirmations, mais les banques nous indiquent qu'elles ont modifié leurs règles internes." Pour rappel, les banques ont été invitées par la BNB à prendre davantage en compte l'endettement et la charge de remboursement mensuelle des ménages.
La BNB n'est pas schizophrène
Wunsch souligne qu'il n'y a aucune schizophrénie de la part de la Banque lorsqu'elle abaisse les taux d’intérêt pour stimuler l'économie et dans le même temps, appuie sur le frein pour éviter une surchauffe immobilière. Il défend pleinement la politique monétaire de la BCE qui a permis d'éviter une récession.
L'an dernier, le taux des dépôts de la BCE est tombé à -0,50%. "De l'avis général, on ne pourra sans doute pas aller beaucoup plus bas."
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Consolidation bancaire?
Malgré les taux bas, le secteur financier belge reste solide. Le rendement moyen sur fonds propres s'est chiffré à 8,7% sur les 9 premiers mois de 2019 contre 8,6% en 2018. La BNB n’est pas inquiète pour les quatre grandes banques du pays. En revanche, les petites banques souffrent de la politique de taux bas, surtout celles qui ne sont pas présentes dans des activités de niche mais qui restent focalisées sur des activités traditionnelles de dépôts et prêts.
La question, selon Pierre Wunsch, est donc de savoir si cela doit conduire à une plus grande consolidation dans le secteur, à l'instar du rachat d’Axa Banque Belgique par Crelan l'an dernier.
À la question de savoir si la nouvelle banque NewB va souffrir également des taux bas, Pierre Wunsch n'a pas voulu trop s’avancer. "J'entends que NewB veut faire de la banque autrement. Ce n'est pas à moi de juger." Il souligne simplement que la banque a obtenu le feu vert de la BCE pour démarrer ses activités.
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