Le marché immobilier wallon a été le plus solide en 2020
L'an dernier, le marché immobilier s’est montré plutôt résilient. Particulièrement au sud du pays, selon les chiffres du dernier baromètre annuel des notaires publié ce mercredi.
Une baisse de 2,7% du nombre de transactions par rapport à 2019. C’est le bilan global tiré par la Fédération du Notariat (Fednot) sur le versant de l’activité sur le marché immobilier résidentiel.
Pour le notaire Renaud Grégoire, il s’agit là d’un résultat plutôt rassurant, vu le climat général peu propice aux échanges et à l’investissement. "Après le confinement du printemps dernier, les perspectives économiques délicates étaient de nature à laisser planer un certain doute quant à une reprise immédiate de l’activité. Il n’en fut rien. Dès le mois de juin, le phénomène de rattrapage de l’inactivité de deux mois passés s’enclenchait et on constatait une très forte augmentation de l’activité pendant l’été et une stabilisation au cours du dernier trimestre", résume-t-il.
Différences régionales notables
Sur base annuelle, une réalité de terrain déjà mentionnée se confirme: les trois Régions ont résisté différemment à la crise. Ainsi, sur l’ensemble de l’année dernière, le nombre de transactions a baissé de près de 5% à Bruxelles et de 4% en Flandre alors qu’il terminait en légère hausse en Wallonie (+0,8%). "Le marché bruxellois, plus dense, a été davantage touché par la crise sanitaire et les mesures de confinement. Il se caractérise également par une présence plus marquée d’investisseurs et de promoteurs immobiliers, qui ont été ralentis dans leurs démarches commerciales ou les ont reportées", détaille Renaud Grégoire.
Si l’on grossit la focale, on note également des disparités importantes entre provinces wallonnes: alors que les provinces de Liège et de Namur ont enregistré un nombre de transactions supérieur de 3% à 2019, le Brabant wallon, lui, a vu celui-ci chuter de 8%.
"Le prix moyen des maisons les plus chères a augmenté plus fortement en pourcentage que celui des moins chères."
Prix résilients également
Même bilan tiré par les notaires sur le versant des prix pratiqués lors des échanges sur le marché secondaire ou des ventes sur le marché du neuf l'an dernier: le prix moyen des maisons et des appartements a encore augmenté de 6% à 7% en moyenne selon le type de biens. "Le prix moyen des maisons les plus chères a augmenté plus fortement en pourcentage que celui des moins chères. Et ce phénomène est encore plus marqué en Flandre", précise Renaud Grégoire.
Outre les habituels paramètres qui expliquent cette hausse dépassant toujours l’inflation, le porte-parole des notaires pointe également la pression de la demande sur une offre réduite par le confinement. "Nombre de vendeurs feraient actuellement le gros dos en attendant la fin de la pandémie avant de vendre leur bien en toute sécurité et sérénité. Et pas seulement le long du littoral, sur le segment de la seconde résidence. En province de Luxembourg, notamment, les prix se sont particulièrement envolés, surtout pour les biens d’entrée de gamme, contrairement au reste du marché national. Avec une hausse de 11% en un an, le prix moyen des maisons y a désormais dépassé celui des autres provinces wallonnes à l’exception, bien sûr, du Brabant wallon (+8%). Dans ces deux provinces, le prix moyen de la maison a encore augmenté de 21% sur les 5 dernières années.
Les jeunes écartés du marché immobilier
Dernier constat – préoccupant – tiré par le baromètre annuel des notaires: la part des jeunes acquéreurs (– de 30 ans) stagne. Ils ne représentent que 26% du total des acheteurs. L’âge moyen de ces derniers a donc tendance à augmenter lentement mais sûrement (voir tableau). C’est en province de Liège et d’Anvers qu’ils restent les moins âgés (41 ans en moyenne). À l’opposé, c’est sans surprise en Flandre Occidentale – où le marché côtier est le plus actif – qu’ils sont les plus âgés (45 ans en moyenne).
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