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interview

Frances Haugen, lanceuse d'alerte: "Facebook encourage chaque jour la haine et la division"

Avant de se muer en lanceuse d'alerte, Frances Haugen a demandé une protection juridique auprès de la SEC, autorité américaine de surveillance des marchés financiers, avec l'aide de l'organisation sans but lucratif Whistleblower aid. ©Stephen Voss/Redux

La lanceuse d'alerte Frances Haugen a démontré que Facebook privilégiait ses bénéfices sur le bien-être de ses utilisateurs. "J'ai cessé de me sentir responsable de la vie de tant de personnes. Parce que j'ai fait ce que je pouvais", explique-t-elle.

Frances Haugen (37 ans) apparaît assise devant son ordinateur avec un grand casque Bluetooth sur la tête et un sourire cordial, dans un Airbnb à Porto Rico où elle réside. Celle qui défie une des entreprises les plus puissantes du monde est devenue une célébrité "aussi demandée que Beyoncé", aux dires de la représentante en relations publiques qui nous accueille avant que Frances Haugen rejoigne la réunion Zoom.

Pourtant, elle semble particulièrement détendue telle que nous la voyons à travers la webcam. "Hi, que puis-je pour vous?", demande-t-elle, enjouée et avec une tasse de thé à portée de main.

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Il y a six mois, elle refermait pour la dernière fois son PC en tant que chargée de produit chez Facebook. Avant cela, elle avait pris soin de télécharger des dizaines de milliers de documents qui ne devaient jamais quitter le siège californien à Menlo Park.

Fil rouge de cette somme d'informations: Facebook est au courant des divers effets problématiques de ses services utilisés dans le monde entier, mais la croissance et les bénéfices (9 milliards de dollars rien qu'au troisième trimestre de 2021) passent avant le bien-être des gens. C'est la teneur d'une série d'articles accablants parus en septembre dans le Wall Street Journal, auquel plusieurs autres grands médias ont emboîté le pas depuis lors.

Pour une technologie plus juste

Depuis qu'elle s'est révélée comme la source de la fuite dans le programme d'information "60 Minutes" à la télévision américaine, Frances Haugen est devenue célèbre dans le monde entier. Elle a fait la une de l'actualité internationale, la couverture des magazines, et s'est adressée avec éloquence et patience aux sénateurs de son pays et aux parlementaires européens de toutes tendances.

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Le mérite de Frances Haugen comme donneuse d'alerte est d'avoir produit des preuves documentaires corroborant ce que l'on savait déjà en partie.

En proposant en outre des solutions, elle a donné un visage apolitique, humain, à la lutte pour une technologie plus juste. "Son cadeau courageux au monde, c'est une douche glacée de faits irréfutables, subtilisés au cœur même de l'empire Facebook", écrivait Shoshana Zuboff, professeure à Harvard et autrice de "Surveillance Capitalism", à propos de Frances Haugen dans le Financial Times. Le quotidien économique britannique l'a d'ailleurs citée dans sa liste des 25 femmes de l'année.

Preuves

Les documents révélés par Frances Haugen fondent de graves accusations. Facebook sait que son appli photos hyper-populaire Instagram peut nuire à la santé mentale d'adolescentes confrontées à des représentations irréalistes.

Tout comme elle sait que sa plateforme a servi à inciter à la violence, du Capitole à Washington le 6 janvier 2021 au conflit ethnique sanglant en Éthiopie. Elle est aussi consciente qu'elle ne respecte pas ses promesses en matière de lutte contre la désinformation vaccinale et ne parvient guère à modérer les contenus autres qu'anglophones.

Il s'avère que les enquêteurs internes soulèvent à chaque fois ces problèmes, sans remède décisif en retour. Le mérite de Frances Haugen comme donneuse d'alerte est d'avoir produit des preuves documentaires corroborant ce que l'on savait déjà en partie. Tout cela donne l'image d'une entreprise incapable  – ou non désireuse  – de maîtriser l'impact de son influence.

"On a donné dans le fil d'actualité la priorité aux publications générant le plus de réactions et de partages. Et quelle est l'émotion la plus propice à cela? La colère."

Frances Haugen
Lanceuse d'alerte, ex-employée de Facebook

Interaction significative

Le nœud du problème réside dans la façon dont Facebook classe les informations proposées à ses utilisateurs, selon Frances Haugen.

"En 2018, Facebook a introduit une modification dans le système qui hiérarchise les informations que vous et moi pouvons voir, parce qu'on voulait que les utilisateurs produisent plus de contenu. Les tests ont conclu que, pour cela, il fallait stimuler davantage l'interaction. Sous prétexte  – elle lève les doigts pour mimer des guillemets  – d'interaction sociale significative, on a donné dans le fil d'actualité la priorité aux publications générant le plus de réactions et de partages. Et quelle est l'émotion la plus propice à cela? La colère. Résultat: les contenus les plus extrêmes et polarisants sont avantagés."

Responsabilité écrasante

Comme elle le résume: le chemin le plus rapide vers un clic est la colère. "Ce dont beaucoup n'ont pas conscience, c'est que le même système existe pour la publicité. La publicité politique véhémente est perçue comme de meilleure qualité et donc meilleur marché que du contenu empathique. C'est ainsi que Facebook encourage chaque jour la haine et la division. Tant que nous permettrons que des messages qui nous dressent les uns contre les autres coûtent moins que ceux qui nous rassemblent, notre démocratie sera en péril. C'est inacceptable."

Le moment charnière qui l'a décidée à agir est venu en décembre 2020. Frances Haugen travaillait alors depuis seulement dix-huit mois chez Facebook pour un département Civic integrity, chargé de modérer la désinformation. Or, ce département a été fermé peu après les élections présidentielles, une décision qui contribue selon elle à la "responsabilité écrasante" de Facebook dans les événements du 6 janvier.

Devoir personnel

"C'est alors que j’ai cessé de croire que Facebook pourrait jamais résoudre cela par ses propres moyens. Pour provoquer le changement dans une organisation, il faut une masse critique de personnes qui s'emparent d'un problème. Quand ils ont fermé ce département, cette responsabilité s'est entièrement évaporée."

Devenir lanceuse d'alerte n'a jamais été son plan A, dit-elle. Encore moins son plan B, C ou D. Pourtant, tirer la sonnette d'alarme lui est apparu comme un devoir personnel.

"J'en suis venue à la conclusion que je ne pourrais pas dormir la nuit si je n'en avais pas fait assez."

"Je fais partie d'un petit groupe de 200 à 300 personnes qui savent comment fonctionnent les systèmes de classement des informations, des systèmes qui influent donc sur la façon dont nous voyons les choses. Je ne dis pas ça pour me faire valoir, mais parce que c'est un problème pour la société. En fin de compte, il ne me restait plus qu'un choix: partir du principe qu'un collègue finirait par faire ce que je trouve nécessaire, ou agir moi-même."

"J'en suis venue à la conclusion que je ne pourrais pas dormir la nuit si je n'en avais pas fait assez. Et je pensais souvent à ce que quelqu'un d'important me disait toujours: 'Tu as plus de pouvoir que tu ne le crois, mais si tu veux assumer ce pouvoir, tu dois en prendre la responsabilité'."

Savait-elle au juste ce qu'elle faisait quand elle a décidé de prendre le risque de défier une entreprise pesant près de mille milliards de dollars sur le marché? "J'espérais qu'il se passerait quelque chose, mais je n'imaginais pas une seule seconde que cela déclencherait la tempête des derniers mois. Oui, il y a beaucoup de pression et Facebook pourrait réagir à mon encontre. Mais je ne me sens plus responsable de la vie de tant de personnes. Parce que j’ai fait ce que je pouvais."

Whistleblower aid

On ne devient pas lanceur d'alerte à soi tout seul. Il a fallu avant tout demander une protection juridique auprès de la SEC, autorité américaine de surveillance des marchés financiers, ce que Frances Haugen a fait avec l'aide de l'organisation sans but lucratif Whistleblower aid.

Vint ensuite une stratégie médiatique au cordeau. Elle a d'abord choisi un journaliste du Wall Street Journal, car elle voulait faire appel à un organe de presse jouissant d'une certaine crédibilité dans les cercles conservateurs : "Les conservateurs sont souvent visés par la désinformation."

"Je reçois une aide logistique et, pour le reste, je vis de mes économies. J'ai longtemps travaillé dans la technologie et j'ai investi dans les cryptomonnaies au bon moment."

Elle a ensuite transmis les documents à vingt autres grands médias, à la condition qu’ils coopèrent en consortium, ce à quoi ces organisations concurrentes ont acquiescé bon gré mal gré.

Tournée internationale

Les questions n'ont pas tardé: qui la payait, quelle était la grande organisation qui se cache derrière elle? Frances Haugen préfère en rire. "Je reçois une aide logistique, et, pour le reste, je vis de mes économies. J'ai longtemps travaillé dans la technologie et j'ai investi dans les cryptomonnaies au bon moment."

Whistleblower aid, il est vrai, a lancé une campagne de financement participatif qui a permis de récolter jusqu'ici 66.000 des 100.000 dollars espérés, tandis qu'elle signait un contrat en vue de la publication d'un livre.

Ensuite, Frances Haugen a fait la même chose qu'un groupe qui viendrait de sortir un disque: partir en tournée internationale. En octobre et en novembre, la voilà à Washington, Paris, Berlin, Londres, Lisbonne et Bruxelles pour une série d'auditions, d'interventions et de rencontres avec des grands décideurs politiques, qui ont fait leur effet.

Jeanne d'Arc moderne

Un sénateur démocrate a parlé d'elle comme d'une "héroïne américaine du 21e siècle" et les eurodéputés, occupés à préparer une législation autour des big tech, lui ont réservé un accueil des plus chaleureux.

Elle a pu compter notamment sur l'aide de Reset, un lobby qui œuvre en faveur de règles plus strictes pour les géants d'internet, fondé par un ancien conseiller d'Hillary Clinton et par ailleurs financé par le milliardaire Pierre Omidyar, fondateur d’eBay.

"Elle mène une juste lutte en faveur d'un environnement numérique plus sûr et contre l'injustice. Pour cette raison, je la vois comme une sorte de Jeanne d'Arc des temps modernes", déclare le Premier ministre Alexander De Croo, qui a eu avec Frances Haugen un entretien "très intéressant" d'une demi-heure en prélude à son intervention au Parlement européen en novembre.

"Il nous faut aussi cette lutte en Europe. Facebook cherche à supprimer les discours les plus insupportables, c'est vrai, mais c'est très peu le cas pour les langues moins parlées. Avec toutes les langues qui sont en son sein, l'Europe a tout intérêt à faire pression sur Facebook."

Le Premier ministre souligne qu'il juge important d'entendre les deux parties. "En tant que gouvernement, nous dialoguons avec Facebook et avec celles et ceux qui critiquent Facebook."

Midwest

Frances Haugen vient de l'Iowa dans le Midwest américain, à des lieues des sunlights perpétuels de la Silicon Valley. Son père est médecin, sa mère universitaire et pasteure; pour sa part, elle a étudié les sciences informatiques et décroché un MBA à Harvard.

Elle s'est rapidement frayé un chemin dans le monde de la technologie en Californie: de Google à Facebook, en passant par Yelp et Pinterest. Peu avant de passer au service de Marc Zuckerberg, elle a déménagé à Porto Rico dont le climat atténue ses névralgies aiguës héritées d'une thrombose qui lui a presque coûté la vie, la faute à la maladie cœliaque. L'anonymat dont elle jouit encore sur cette île des Caraïbes n'est pas malvenu.

Sa revalidation a été compliquée, mais elle a pu compter sur le soutien d'un bon ami. "Il m'a vraiment bien aidée. Il allait marcher avec moi, m'obligeait à aller nager, veillait à ce que je mange sainement."

Effet tunnel

Frances Haugen lui doit la vie. Mais cet ami s'est éloigné pendant la présidence Trump, pris au piège dans un tunnel de désinformation et de conspirationnisme sur un réseau social nommé Facebook.

Contactée en 2018 par un chasseur de têtes au service de cette entreprise à la réputation déjà bien entachée, elle n'a voulu la rejoindre que pour œuvrer à l'intégrité de la plateforme. "On m'a dit: 'C'est vrai, on cherche quelqu'un pour ça'. C'est ainsi que ça a commencé." Après moins de deux ans chez Facebook, Frances Haugen s'est tournée contre son employeur.

"Vu la vitesse à laquelle les gens arrivent et repartent, j'avais plus d'ancienneté à mon départ que 60 ou 70 pour-cent de l'ensemble du personnel."

C'est d'ailleurs ce qu'a rétorqué l'entreprise quand son ancienne collaboratrice a témoigné devant le Sénat américain: elle n'avait pas travaillé longtemps, elle n'avait jamais été présente aux réunions où les choses se décident au sommet, elle ne s'occupait pas des thèmes au sujet desquels elle diffusait des informations internes.

Contenus nuisibles

"Dans le secteur de la technologie, il est d'usage de changer de travail tous les deux ans, pour améliorer sa situation financière", raconte-t-elle. "Vu la vitesse à laquelle les gens arrivent et repartent, j'avais plus d'ancienneté à mon départ que 60 ou 70 pour-cent de l'ensemble du personnel. Quoi qu'ils en disent, cela ne change rien à l'affaire."

Une porte-parole de Facebook a contredit l'accusation de tout pour le profit et la croissance de Frances Haugen. "Certes, nous sommes une entreprise et nous faisons des bénéfices. Mais agir en dépit de la sécurité ou du bien-être de nos utilisateurs serait contraire à nos intérêts commerciaux. La vérité, c'est que nous avons investi 13 milliards de dollars et occupons 40.000 personnes pour une seule chose: faire en sorte que tout le monde soit en sécurité sur notre plateforme."

Cette porte-parole pointe aussi une réaction de Mark Zuckerberg: "Dire que nous mettons intentionnellement en avant des contenus nuisibles, c'est illogique. C'est la publicité qui nous fait gagner de l'argent, et les annonceurs nous disent systématiquement qu'ils ne veulent pas que leurs publicités soient associées à des contenus néfastes."

Fuitage sélectif?

Pour Mark Zuckerberg, les actions de Frances Haugen sont seulement "une entreprise coordonnée de fuitage sélectif de documents en vue de créer une image fausse de l'entreprise". Mon interlocutrice sourit quand j'évoque le fondateur et CEO.

"J'adore. Pas représentative? Dans ce cas, il suffit de rendre publics tous ces documents positifs que j'aurais oubliés. Facebook dispose de tant d'informations, mais elle a peur de créer un précédent et d'ouvrir les rideaux, ce qui obligerait l'entreprise à investir davantage dans l'amélioration."

"Il y a un document qui explique comment Facebook pourrait faire des économies sur le contrôle des discours de haine. On y trouve un tableau des montants que l'entreprise investirait dans ce contrôle en fonction des langues. Le français n'y était même pas."

"Prenons un exemple: il y a un document qui explique comment Facebook pourrait faire des économies sur le contrôle des discours de haine. On y trouve un tableau des montants que l'entreprise investirait dans ce contrôle en fonction des langues. Le français n'y était même pas. Combien de modérateurs y a-t-il sur Facebook pour s'occuper des contenus en français? Circulez, il n'y a rien à voir."

Selon la porte-parole de Facebook, sur les 40.000 personnes qui s'occupent de la sécurité de la plateforme, 15.000 sont actives sur plus de vingt emplacements dans le monde pour modérer des contenus dans plus de septante langues.

"Nous avons aussi des équipes spéciales qui luttent contre les abus dans les pays à haut risque de violence et de conflit. Toutefois, nous savons qu'il nous faut en faire davantage. C'est une préoccupation de chaque instant."

Rien de personnel

Frances Haugen a beau avoir l'âge de son ancien patron, elle n'a jamais rencontré Mark Zuckerberg. Pas question de personnaliser sa critique envers l'entreprise, d'ailleurs. "Pour moi, on ne change rien en mettant publiquement les individus en cause."

Mais vu sa toute-puissance dans l'actionnariat qui lui permet de mettre hors-jeu tout vote contraire, il ferait mieux de faire un pas de côté: "Le leadership, c'est important. Je ne vois pas comment quiconque pourrait guérir l'entreprise à moins de remplacer Mark à son poste."

"Je ne vois pas comment quiconque pourrait guérir l'entreprise à moins de remplacer Mark (Zuckerberg, NDLR) à son poste."

Elle dit avoir été effarée par l'annonce de Zuckerberg, fin octobre, de la grande reconversion devant donner naissance à Meta, comme il faut désormais appeler officiellement l'entreprise depuis deux mois, en avant-goût d'un avenir où le métavers succédera à internet.

"Bref, la solution consiste à trouver par on ne sait quelle magie 10.000 ingénieurs et les faire travailler à des jeux vidéo alors qu'on ne peut pas garantir la sécurité du produit?"

Législation européenne

Pour elle, la solution doit surtout passer par la transparence. Elle espère que ce qu'elle a déclenché contribuera utilement à la préparation de règles plus strictes pour Facebook et consorts à Washington et à Bruxelles. À rebours de ce que beaucoup suggèrent, elle ne souhaite pas la scission de l'entreprise. À ses yeux, cela ne changerait rien aux algorithmes qui classent et recommandent, telles des boîtes noires, les informations à destination des utilisateurs.

En revanche, elle plaide en faveur de la création d'un organe habilité à interroger les données et à imposer des changements d'algorithmes. Elle place en outre beaucoup d'espoir en la législation européenne relative aux services numériques, compte tenu du chemin déjà accompli dans le processus législatif: un train de mesures destinées à imposer aux plateformes en ligne des règles strictes concernant le contenu publié par les utilisateurs et à lutter contre les pratiques illégales. "Si cela va assez loin, cela peut devenir un étalon-or pour le monde entier."

"Pour bon nombre de régions linguistiques, Facebook se confond avec internet. Presque tout ce que font les utilisateurs passe par Facebook. Cela exige un système de confiance mutuelle. Il faut beaucoup plus de gens pour s'emparer des problèmes de Facebook. Je ne veux absolument pas la peau de Facebook. Je souhaite une intervention, comme pour un ami qui tourne mal et à qui il faut dire: 'Je t’aime et je vais t'aider, sinon ça va mal finir.' Facebook en est là. Elle ne mérite pas notre confiance, et elle ne s'en sort pas par elle-même."

Sauver Facebook

Comme un écho de son étonnant message d'adieu laissé en mai sur le réseau interne de Facebook: "Je ne déteste pas Facebook. J'aime Facebook. Je veux la sauver."

Sa position n'a pas changé depuis lors, et elle reconnaît les nombreux effets positifs des réseaux sociaux par ailleurs, de même que l'ambition originelle de réunir les individus. Elle espère avoir mis en branle un mouvement qui toucherait surtout à la façon dont les jeunes vivent les réseaux sociaux.

"Le choix, c'est: voulons-nous être gouvernés par les algorithmes ou par l'humain? La seule façon d'y arriver, c'est que l'humain prenne les choses en main."

"Je ne me vois pas en meneuse de ce mouvement. Je veux en poser les bases, surtout pour que les jeunes puissent s'entraider et ainsi ne pas se sentir aussi démunis sur les réseaux sociaux. Nous en sommes arrivés à un moment où la technologie nous rend démunis. Le choix, c'est: voulons-nous être gouvernés par les algorithmes ou par l'humain? La seule façon d'y arriver, c'est que l'humain prenne les choses en main. Nous avons besoin de cette résistance."

Intérêt mutuel

"Je suis convaincue que des millions de vies sont en jeu si le problème Facebook n'est pas résolu. Pour cela, il faut davantage de bonnes personnes dans l'entreprise."

Après tous ces événements, après tant de ponts apparemment coupés, elle ne s'exclut pas elle-même. "Je pourrais y retourner aussitôt." Provocation de sa part? "Non, je parle sérieusement. À cent pour cent. Peut-être pourrai-je les convaincre un jour que c'est dans notre intérêt mutuel. Qui sait? Je suis une optimiste."

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