Elon Musk a-t-il été poussé vers la sortie chez Twitter?
La chargée de publicité de NBC Universal Linda Yaccarino, qui vient de démissionner, va remplacer Elon Musk à la tête de Twitter. Une bonne nouvelle pour les investisseurs de Tesla?
Le départ d'Elon Musk de la direction de Twitter va-t-il se faire comme son arrivée: dans un ouragan de classe 5? Sa prise de contrôle avait déjà été tumultueuse, passant de "j'achète" à "je n'achète plus", puis "j'achète quand même". Et au final, le milliardaire américain a mis 44 milliards de dollars sur la table avant de commencer le grand nettoyage.
Les emplois ont ainsi valsé et les grands annonceurs se sont détournés de l'oiseau bleu alors qu'Elon Musk clamait haut et fort vouloir rétablir "la vraie liberté " d'expression.
C'est là que les dents ont commencé à grincer. Puis, il y a eu les 3.000 licenciements et une vraie hémorragie sociale avec des démissions massives tant dans le chef des salariés que des managers. Des inquiétudes sont alors apparues quant à la capacité de Twitter à poursuivre ses activités. Réponse d'Elon Musk: "les meilleurs restent, donc je ne suis pas super inquiet."
Les "révolutions" stratégiques pour diversifier les revenus ont aussi pris du plomb dans l'aile. Le Twitter blue, payant et gage d'authentification, n'a pas séduit comme espéré. Les 150.000 utilisateurs "blue" de novembre 2022 n'étaient plus que 68.000 six mois plus tard.
Et Tesla dans tout cela?
Pendant qu'Elon Musk transporte des lavabos dans les couloirs de Twitter et organise des enchères pour les machines à café et autres enseignes, d'autres trépignent. Ces autres, ce sont les investisseurs de Tesla, le vrai bébé imaginé et porté depuis le début par le patron visionnaire d'une mobilité électrifiée.
Fin décembre, Elon Musk affirmait ainsi qu'il démissionnerait de son poste de CEO de Twitter dès qu'il aurait trouvé "quelqu'un d'assez fou pour prendre le poste!"
L'étincelle a été allumée en novembre dernier. À l'époque, un investisseur de Tesla s'oppose au bonus de 56 milliards de dollars du CEO. Ce bonus est jugé excessif alors qu'Elon Musk cumule les rôles de patron de Tesla, SpaceX, Twitter, Neuralink ou encore de The Boring Company.
Interrogé par le tribunal du Delaware, le milliardaire avait déjà annoncé sa volonté de trouver un CEO pour Twitter; de quoi dégager du temps pour ses autres entreprises. En décembre, il lançait sur le réseau social un sondage qui se concluait par 58% de votes en faveur de son départ de la direction.
Annonce saluée en bourse
Et pendant qu'Elon Musk tentait de "redresser" la barre chez Twitter, Tesla terminait son exercice 2022 en mode déception. Certes, les livraisons ont grimpé de 40%, mais le marché en attendait davantage. Coté boursier, l'action a accusé un plongeon de près de 70% en moins d'un an, dont 40% rien qu'au mois de décembre.
S'ajoutent à cela les milliards de dollars de titres Tesla que le patron avait vendus pour financer le rachat de Twitter. Autant de signes qui faisaient dire aux investisseurs que Tesla avait besoin au plus vite d'un CEO à 100%.
Suite à l'annonce de la prochaine nomination d'un nouveau CEO chez Twitter, l'action Tesla a réagi à la hausse. Mais cette progression s'est rapidement inversée pour s'afficher dans le rouge, les inquiétudes des investisseurs sur l'économie américaine l'emportant à Wall Street.
Ramener les annonceurs chez Twitter
L'arrivée de Linda Yaccarino, confirmée ce vendredi après-midi, va-t-elle apaiser les inquiétudes chez Tesla? Et va-t-elle redorer le blason de Twitter? Jusqu'à maintenant directrice de la publicité de NBCUniversal, elle a joué un rôle clé dans le lancement du service de streaming Peacock, financé par la publicité, lit-on dans The Wall Street Journal.
Chez Twitter, celle qu'on dit proche des spécialistes du marketing et des agences de publicité va avoir la lourde mission de reconquérir les annonceurs perdus et donc d'engranger à nouveau la majeure partie des revenus de Twitter.
"Sur les 100 premiers annonceurs sur Twitter avant que M. Musk ne rachète l'entreprise, 37 n'ont rien dépensé en publicité sur Twitter au cours du premier trimestre de cette année, selon la société d'intelligence économique Sensor Tower, tandis que 24 autres marques ont réduit leurs dépenses publicitaires mensuelles moyennes sur Twitter de 80% ou plus", peut-on lire dans le quotidien américain.
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