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L'immo brabançon devient hors de prix pour les moins nantis

En Brabant wallon, l'activité immobilière se tasse pour la seconde année consécutive. Les prix moyens, tant des appartements que des maisons, flambent toujours.
©BELGA

Comme pour les rendez-vous carnavalesques et les grands feux, le mois de février est également celui de la présentation par les notaires du cru des bilans annuels du marché résidentiel, juste avant l’ouverture au grand public du salon Batibouw. Et tradition oblige, c’est le Brabant wallon qui allume le feu, suivi par Bruxelles puis les autres provinces wallonnes.

1. Activité en berne

L’activité provinciale chute pour la deuxième année consécutive: après une baisse de 2,8% en 2016, 2017 a été quasi du même tonneau (-2,5%). Un tassement des ventes qui, selon Jean-Paul Mignon, notaire à Ittre, se combine avec celui de la croissance en baisse de la population. "On enregistrait bon an mal an une arrivée d’environ 3.000 nouveaux résidents chaque année dans notre province. Or, depuis deux ans, cette hausse ne dépasse plus les 1.000 individus", indique le notaire Mignon. Pas de grosse surprise, selon ce dernier, pour expliquer cette baisse d’activité: les prix continuent à augmenter et les banques diminuent les quotités empruntables; le nombre de crédits hypothécaires accordés à l’échelle du Brabant wallon a chuté de plus de 13%.

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A échelle nationale, cette même activité (ventes de logements), en augmentation sensible depuis 4 ans de façon constante, se tasse néanmoins en 2017 pour ne plus afficher qu’une hausse de 0,8% du nombre total des transactions sur base annuelle, alors que celles enregistrées en 2014 et 2015 dépassaient les 6%. A échelle régionale, c’est la Wallonie qui tire le mieux son épingle du jeu avec un nombre de ventes de biens immobiliers résidentiels en hausse de 1,1% en 2017, pour +0,7% en Flandre et un statu quo à Bruxelles.

2. Prix brabançons record tant pour les appartements que les maisons

Ce tassement confirmé des ventes en Brabant wallon s’explique également par l’augmentation ininterrompue des prix, tant des maisons que des appartements. Pour les appartements, la hausse annuelle atteint en moyenne provinciale 7% et elle est la plus élevée du pays, avec un prix de référence moyen fixé à 240.624 euros. Mais, par communes, les écarts, à la hausse comme à la baisse, sont plus importants encore. Avec 15% d’augmentation des prix, c’est désormais à Waterloo que les appartements atteignent des valeurs d’échange les plus élevées, à 335.000 euros. A Chaumont-Gistoux (-14,6%), Louvain-la-Neuve (-4,5%) et Lasne (-6,6%), les prix sont enfin corrigés après des années de hausse. Le nombre de transactions, parfois très très limité, explique des écarts annuels de prix excessifs dans certaines communes, comme à Braine-le-Château (+28,8%) ou Court-Saint-Etienne (+45%) où les montants retenus explosent littéralement et ne font clairement plus office de prix de référence fiables, ni pour l’acheteur ni pour le vendeur. On attendra donc pour se faire une idée ; ou bien on regardera les valeurs affichées dans les communes voisines. A Tubize, par contre, les prix de ventes pratiqués étaient anormalement bas comparés aux voisins. La commune, bien située par rapport à la capitale, est en pleine renaissance et la demande en hausse a fait gonfler le prix de référence des appartements de 16%, à 188.473 euros, corrigeant légèrement le lourd retard sur les communes les plus proches et davantage prisées.

Pour les maisons et les villas confondues – les notaires ne faisant plus la différence -, la progression des prix à échelle provinciale atteint 6% en 2017. Soit, sur un montant total moyen de 315.744 euros, 17.900 euros d’augmentation en un an. Mais sur ce segment stratégique également, les prix fluctuent solidement d’une commune à l’autre. Ils sont à la baisse de manière significative à La Hulpe (-4,5%), à Jodoigne (-2,8%) et à Braine-le-Château (-2,1%). Mais quasi partout ailleurs, ils sont à la hausse, avec des pics – à confirmer au cas par cas – à Ittre (+17%) et à Grez-Doiceau et Beauvechain (+10%), idéalement localisées pour les navetteurs bruxellois. Genappe (+15,6%), Ramillies (+14,7%) et Ottignies-Louvain-la-Neuve (+7,6%) profitent également de leur localisation et/ou de la desserte locale en transports en commun. Par contre, la surcote enregistrée cette année à Incourt (+37,2%) nous semble excessive et calculée sur trop peu de transactions pour être significative. A ce propos, pour fonder ou non la valeur de ces prix de référence annuels, parfois surprenants, les 9 notaires (et candidats notaires) réunis à l’occasion de la présentation de ce bilan provincial promettent, pour l’an prochain, d’ajouter à leurs cartes le nombre de transactions recensées commune par commune.

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