Près d’un Belge sur deux estime que l’on peut déjà parler d’un patrimoine lorsque l’on détient moins de 100.000 euros, et qu’il est dès lors nécessaire de planifier sa succession. 32% estime s’être déjà constitué un patrimoine et un autre tiers en a bien l’intention. Pourtant, et même si l’intérêt pour le sujet est réel et les souhaits apparemment très clairs, rares sont ceux qui passent à l’acte. C’est un constat interpellant qui ressort à la lecture du deuxième Observatoire CBC Banque privée "Les Belges, leur patrimoine et leur succession" dont les résultats ont été présentés à la presse ce lundi.
"Le patrimoine net médian des ménages belges est de 206.200 euros (chiffres BNB 2014), soit le double de la moyenne de la zone euro rappelle Xavier Falla pour cadrer le sujet. 73% sont propriétaires de leur logement et près de 20% possèdent au moins une seconde résidence. Quant à la part du financier dans l’actif brut total est en moyenne de 27,1%".
Son patrimoine, le Belge compte avant tout sur lui-même pour le bâtir. Les revenus professionnels représentent le premier levier (78%), devant la perception d’un héritage, les placements financiers et les investissements à immobilier (à égalité).
2/3 pour soi, 1/3 pour faire des donations
Pour la majorité des Belges, le principal défi d’une planification réussie, c’est d’abord préserver leur propre sécurité financière. Prévoyants, ils se réservent en moyenne trois-quarts de leur patrimoine pour faire face à leurs besoins futurs.
Leur autre préoccupation majeure, c’est la (paix de) la famille: préserver l’égalité entre héritiers (45%) ainsi que l’entente familiale (42%).
Le Belge envisage d’ailleurs de faire donation d’un quart de son patrimoine et la meilleure occasion, c’est pour aider un proche à réaliser un projet (45%). Typiquement pour l’achat d’un bien immobilier par exemple. "33% envisagent quand même la donation en prévision d’une perte d’autonomie (physique ou intellectuelle): ils ne veulent pas prendre le risque de faire une bêtise ou de ne plus rien pouvoir faire", note François Descheemaeker, Directeur du département Patrimonial de CBC Banque.
En attente de conseils qui débouchent rarement sur des actes
40% des Belges sont demandeurs de conseils et d’informations, mais in fine, rares sont ceux qui passent à l’action. Seuls 19% des +55 ans ont planifié leur succession en faisant appel à un professionnel (notaire, banquier, fiscalité). "C’est très interpellant pour un sujet aussi important et alors que la réforme du droit successoral qui entrera en vigueur le 1er septembre prochain modifiera sensiblement les règles", insiste Xavier Falla, Directeur général du marché des particuliers pour CBC. Une réforme dont seuls 26% ont entendu parler…