La mobilité électrique joue un rôle croissant dans nos déplacements. Pourtant, elle ne se limite pas aux voitures électriques. Jan Cappelle, professeur à la KU Leuven, déplore que les vélos électriques, e-steps et assimilés ne soient pas encore suffisamment exploités. “Les voitures électriques seront toujours plus chères, consommeront plus d'énergie et ne résoudront pas le problème de la congestion.”
Jan Cappelle dirige le groupe de recherche ELECTA à la KU Leuven, qui se consacre à la recherche sur l'énergie électrique au sein de la faculté des sciences de l'ingénieur. Il a grandi dans une famille sans voiture. Depuis des années, il parcourt les 32 kilomètres qui séparent son domicile du campus de Gand à l'aide d'un vélo à assistance électrique.
Jan Cappelle est convaincu que les deux-roues électriques joueront un rôle majeur dans la mobilité. “Les VE seront toujours plus chers que les vélos électriques, ils consomment plus d'énergie et ne résolvent pas le problème de la congestion.”
Promoteur de la chaire Cyclisme créée en février 2024 au département de géographie de l'université de Gand, Frank Witlox est du même avis.
“Chaque moyen de transport a ses avantages et ses inconvénients. Les voitures électriques réduisent aussi la consommation de combustibles fossiles, mais le vélo électrique est encore plus facile à utiliser. Contrairement à la voiture, la batterie du vélo électrique peut être rechargée partout où il y a une prise de courant. Vous pouvez même emporter une batterie supplémentaire dans votre sac à dos!”
L'essor des vélos électriques dans notre pays ne semble pas près de s'arrêter. L'année dernière, il s'est pour la première fois vendu davantage de vélos électriques (51%) que de vélos “traditionnels”, si l’on en croit les résultats d'une étude récemment publiée par l'organisation de mobilité Traxio.
Rouler lentement
La diversité des véhicules de transport électrique sur la piste cyclable est de plus en plus grande. Les vélos électriques classiques côtoient les vélos-cargos électriques, les e-steps, les monowheels et même les skateboards électriques. La piste cyclable n'est-elle pas un peu trop encombrée?
Jan Cappelle pense que des panneaux de signalisation et des limitations de vitesse aux endroits dangereux pourraient résoudre bien des problèmes. “Au lieu d'interdire aux vélos rapides l'accès à certaines pistes cyclables et rues, il serait préférable de limiter la vitesse grâce à une signalisation claire, à une bonne éducation routière et au respect des règles. Un speedpedelec peut aussi rouler parfaitement lentement.”
Pour les nouveaux VE jusqu'à 40.000 euros, une prime de 5.000 euros est prévue, alors que pour les speedpedelecs de 5.000 euros et plus, aucun subside n'existe.
Pourtant, les employeurs et les pouvoirs publics pourraient faire davantage afin d’encourager l'utilisation des vélos (notamment électriques). “Le prix d'achat reste un frein important pour beaucoup de personnes. Pour les nouveaux VE jusqu'à 40.000 euros, une prime de 5.000 euros est prévue, mais pour les speedpedelecs à partir de 5.000 euros, aucun subside n'existe.”, souligne Frank Witlox.
Aux yeux de Jan Cappelle, le gouvernement envoie un mauvais signal en se concentrant sur les voitures électriques du point de vue de la fiscalité et de l'infrastructure. “Quelque 140.000 véhicules électriques circulent en Belgique actuellement. Au total, notre pays compte environ 34.000 bornes de recharge publiques. Soit quasiment une borne pour quatre voitures. À l’inverse, pour plus d'un million de vélos électriques en Belgique, on compte moins de 1.000 points de recharge publics. Pourquoi ne prend-on pas ce mode de transport au sérieux?”