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À 23 ans, Antoine Libois cartonne avec son e-commerce nivellois aux accents US

À 23 ans, Antoine Libois dirige une entreprise qui emploie 50 salariés et réalise 11 millions d'euros de chiffre d'affaires. ©Valentin Bianchi / Hans Lucas

Entrepreneur depuis ses... 16 ans, Antoine Libois a transformé en sept ans son petit site d'e-commerce, My American Shop, en une entreprise recueillant 11 millions d'euros de revenus.

Une petite activité de vente en ligne, lancée en 2018 dans le domicile familial namurois, muée en une PME employant aujourd'hui 50 personnes et pesant 11 millions d'euros de chiffre d'affaires. Antoine Libois ne fait pas les choses à moitié. Passionné par les États-Unis, il s'est lancé à corps perdu dans la vente en ligne de produits alimentaires US introuvables chez nous. Jusqu'à s'ériger en exemple de réussite dans un domaine, l'e-commerce, où les acteurs belges ne sont pas légion.

Devenu administrateur via une levée de fonds en 2022, Jérôme Gobbesso, le fondateur de Newpharma (passé dans le giron de Colruyt), ne tarit pas d'éloges sur ce gestionnaire ambitieux et avisé. "C'est très rare de rencontrer des jeunes qui se lancent si tôt dans un tel projet. Antoine Libois est un vrai starter. Il voit directement comment faire du bénéfice", dit-il.

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Baptisé My American Shop, le site propose plus de 2.000 produits différents, venus des États-Unis, mais aussi désormais d'Asie (Japon, Corée, Thaïlande...). "Nos importations représentent environ 30 conteneurs par mois", dit Antoine Libois. Son créneau: des produits alimentaires que l'on ne trouve pas en Europe sur lesquels se ruent les expatriés et les amateurs d'aliments exotiques. Que des produits secs: la gestion de la logistique pour des produits frais est trop compliquée à gérer.

700
colis/jour
My American Shop dispose à Nivelles de deux entrepôts de 2.500 m2 chacun d'où partent les 700 colis commandés chaque jour.

Chez My American Shop, on trouve un peu de tout

L'entrepôt de Floreffe étant vite devenu trop petit, My American Shop s'est installé à Nivelles, où elle dispose, dans les zonings nord et sud, de deux entrepôts de 2.500 m² chacun d'où partent les 700 colis commandés chaque jour. "Les livraisons au client sont assurées par Mondial Relay et bpost, mais nous prenons en charge tout le reste: les importations, les formalités douanières et sanitaires, le stockage, les commandes", explique Antoine Libois.

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L'offre? Un peu de tout. Certes, pas toujours du diététiquement correct. Les Fanta déclinés à la sauce américaine (aux goûts fraise, framboise...) figurent parmi les best-sellers. On trouve aussi des sodas mexicains, des M&M's au beurre de cacahouète, de la viande séchée Beef Yerky, un vrai hit outre-Atlantique, ou encore des nouilles instantanées. Le tout est vendu essentiellement en Belgique et en France, mais aussi aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Espagne.

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"Nous offrons aux sociétés américaines et asiatiques la possibilité de vendre des produits spécifiques qu'elles ne proposeraient jamais d'initiative sur un marché européen trop petit", souligne le fondateur de My American Shop. Les clients sont essentiellement des particuliers, mais Antoine Libois envisage de se tourner vers le B to B, en ciblant l'horeca et la distribution.

My American Shop propose près de 2.000 produits différents, comme la viande séchée Beef Jerky, un des musts de la "gastronomie" américaine.
My American Shop propose près de 2.000 produits différents, comme la viande séchée Beef Jerky, un des musts de la "gastronomie" américaine. ©Valentin Bianchi / Hans Lucas

"Dès la première année, nous avons atteint le million d'euros de chiffre d'affaires, puis 2,5 millions l'année suivante. Jusqu'ici, notre chiffre d'affaires double chaque année."

Antoine Libois
Fondateur et CEO de My American Shop

Compiler études et gestion d'entreprise

À 23 ans, ce jeune patron a derrière lui un parcours entrepreneurial que bien des trentenaires pourraient lui envier. "De 2018 à 2020, j'ai dû mettre la société au nom de mon père parce que j'étais mineur", raconte-t-il. Son parcours en dit long sur la volonté d'Antoine Libois de mener à bien son projet. À 16 ans, il quitte l'école et achève son cycle secondaire à domicile en bouclant deux années en une via le jury central, tout en gérant en parallèle l'essor de My American Shop. Entré à 17 ans à l'UCLouvain pour y effectuer des études d'économie et de gestion, il doit arrêter les frais après trois ans. Combiner les études et la gestion d'une plateforme de vente en ligne employant déjà cinq personnes n'était plus possible.

Car la petite activité complémentaire des débuts s'est vite muée en une entreprise à succès. En 2020, le jeune entrepreneur s'associe à Maxime Loison, avec qui il crée une société dotée d'un capital de 25.000 euros. Le succès est immédiat.

"Dès la première année, nous avons atteint le million d'euros de chiffre d'affaires, puis 2,5 millions l'année suivante. Jusqu'ici, notre chiffre d'affaires double chaque année". En 2023, les revenus frisent ainsi les 11 millions d'euros. Et cette année, Antoine Libois espère franchir la barre des 20 millions et porter les effectifs à 60 ou 70 personnes.

Si la mayonnaise a pris, c'est grâce notamment à une utilisation optimale des réseaux sociaux. My American Shop compte 120.000 suiveurs sur Facebook et sur Instagram. Ils sont 200.000 sur Tik Tok.

Dans les entrepôts à Nivelles, les flux de marchandise ont été informatisés.
Dans les entrepôts à Nivelles, les flux de marchandise ont été informatisés. ©Valentin Bianchi / Hans Lucas

"Antoine Libois est fort jeune. Il va devoir engager des gens plus âgés et plus expérimentés, à qui il devra imposer sa manière de voir les choses".

Jérôme Gobbesso
Fondateur de NewPharma

Logistique, douanes, Afsca, autant d'obstacles sur sa route

Certes, tout n'a pas été de soi. Il a fallu gérer la logistique et informatiser les flux des marchandises. Le système propre mis en place permet aux logisticiens de scanner les produits qui doivent être livrés avec une simple bague. La gestion des questions douanières n'a rien de simple non plus, a fortiori pour des aliments. Sans oublier l'Afsca. "Au début, elle nous a posé des problèmes parce que certains produits importés contenaient des colorants interdits chez nous", raconte Antoine Libois.

Comme toute entreprise à croissance rapide, My American Shop s'est trouvée confrontée en 2022 à un manque de liquidités, qu'elle a comblé en levant des capitaux auprès de Jérôme Gobbesso et Olivier Witmeur, professeur à Solvay, ancien entrepreneur et ex-coordinateur de l'incubateur bruxellois Start'Lab.

Cet apport de fonds a permis à la plateforme web de renouer dès 2023 avec les bénéfices. Les prévisions pour 2024 sont, elles aussi, au vert. Pour Jérôme Gobbesso, les difficultés futures devraient plutôt venir du recrutement. "Antoine Libois est fort jeune. Il va devoir engager des gens plus âgés et plus expérimentés, à qui il devra imposer sa manière de voir les choses".

Nul doute qu'une telle success story suscitera les convoitises. Des candidats repreneurs sont d'ailleurs déjà venus frapper à sa porte. Mais la priorité d'Antoine Libois, c'est le développement de son projet. "Nous voulons devenir un leader européen de la distribution d'aliments ethniques".

Le résumé
  • À 23 ans, Antoine Libois dirige une PME employant aujourd'hui 50 personnes et pesant 11 millions d'euros de chiffre d'affaires.
  • Sa plateforme de vente en ligne My American Shop propose plus de 2.000 produits différents venus des États-Unis, mais aussi, désormais, d'Asie.
  • Son créneau: des produits alimentaires que l'on ne trouve pas en Europe sur lesquels se ruent les expatriés et les amateurs d'aliments exotiques.
  • Une levée de fonds réalisée en 2022 auprès de Jérôme Gobbesso et Olivier Witmeur a permis à la plateforme web de renouer dès 2023 avec les bénéfices.
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