Family Business Award of Excellence | "Un rejeton de la famille non actif dans l'entreprise ne peut pas en être actionnaire"

Le producteur de matériaux de construction Coeck, fondé par l'arrière-grand-père de la famille en 1929 à Schelle, a progressivement déménagé sur le site de Niel, après avoir racheté, en 1964, la Société Anonyme de Niel-en-Rupel au grand producteur de béton CBR.

L'entreprise, dirigée aujourd'hui par Thomas (36 ans) et sa sœur Catherine (40 ans), fabrique des produits en béton classiques. Au fil du temps, des prémélanges de mortier, béton, stabilisé et graviers décoratifs s'y sont ajoutés.

Diversification et innovation

Sous la direction de Ludo Coeck, le père, l'entreprise a également commencé à distribuer une large gamme de matériaux de construction. "Cette palette diversifiée est idéale pour rester compétitif sur ce marché, parce que vous optimisez le chargement de vos camions. C'est dans la logistique que l'on tire une bonne part de notre bénéfice", explique Catherine.

La croissance du chiffre d'affaires ne s'est jamais démentie. "L'année dernière encore, il a progressé de 5% dans un marché qui a reculé de 11%", souligne Thomas.

La diversification est également le fruit de la culture d'innovation introduite par le père Ludo. "Nous ne nous disons jamais: comment faire plus de la même chose? Mais bien: comment faire quelque chose de différent?", dit Thomas. "Chaque année, nous lançons dix innovations de produits. Certaines échouent, d'autres deviennent des succès. C'est la clé de notre croissance ces 15 dernières années."

Complémentarité fraternelle

Catherine et Thomas se complètent à merveille. "Nous sommes très complémentaires grâce à notre formation", explique Catherine. "J'ai étudié le droit, tandis que Thomas est ingénieur industriel et commercial."

Depuis leur plus jeune âge, ils ont baigné dans l'entreprise familiale. "À six ans, j'accompagnais mon père aux événements clients", se souvient Thomas. "Toute ma jeunesse, j'ai travaillé ici pendant deux mois chaque été."

Après leurs études, Catherine et Thomas ont immédiatement rejoint l'entreprise familiale. "Aujourd'hui, je vois cela comme un inconvénient", admet Thomas. "Cela m'aurait donné une perspective plus large. Maintenant, je n'ai qu'un seul point de vue, celui de l'entreprise Coeck. Pour mes enfants, je ferai différemment."

Le double rôle de membre de la famille et d'employé a été difficile à gérer pour Thomas au début. "Comme jeune ingénieur de projet, j'avais du mal à déterminer combien de responsabilités je pouvais ou devais assumer. Porter le nom Coeck impliquait que certains attendaient plus de moi. Cela m'a mis la pression."

Changement d'actionnariat

Aujourd'hui, frère et sœur détiennent chacun 50% des parts. "Une entreprise familiale avec seulement deux actionnaires à la quatrième génération est très rare. Nous sommes reconnaissants que notre père ait préparé cela il y a longtemps."

Lors du changement d'actionnariat en 2022, frère et sœur sont devenus administrateurs, et leur père a passé le flambeau de CEO à Thomas. "Papa ne s'est plus mêlé de l'opérationnel. Il avait lui-même constaté à quel point c'était difficile que son père ne le fasse pas. Cela avait conduit à des tensions."

La bonne entente entre frère et sœur perdurera-t-elle si des choix difficiles doivent être faits dans un marché sous pression? "Si nous ne parvenons vraiment pas à prendre une grande décision stratégique, elle ne se fera pas, précise Catherine. Notre pacte d'actionnaires le veut ainsi. Cet accord stipule aussi que chaque propriétaire de l'entreprise doit y travailler. Cela vaudra aussi pour la prochaine génération."