L'action BNB chute après l'annonce de ses résultats 2024
L'action de la BNB a perdu près de 10% ce jeudi. La spéculation est retombée après l'annonce d'une perte de 2,8 milliards dans les cinq années à venir.
Les investisseurs délaissent à nouveau l'action de la Banque nationale de Belgique. La baisse du cours de bourse de la BNB a atteint près de 10% en clôture ce jeudi, après la publication, mercredi soir, des résultats de l'institution pour 2024. Le marché a mal réagi aux prévisions de la banque centrale belge.
Celle-ci s'attend à une perte cumulée qui pourrait être de 2,8 milliards d'euros dans les cinq prochaines années. "Dans le scénario qui représente l'environnement de taux et les attentes du marché à la date de clôture du bilan quant aux évolutions des taux futurs, les résultats de la banque restent sous pression", prévient-elle.
La baisse de l'action pourrait aussi être due à l'abandon de positions spéculatives adoptées ces dernières semaines. Certains investisseurs ont peut-être parié que la perte de 2024 serait moins élevée qu'estimé en janvier dernier, tandis que d'autres ont sans doute espéré qu'en cas de vente d'une partie de l'or détenu par la BNB, les actionnaires seraient gagnants. Les communications récentes de la Banque nationale sur ces deux sujets ont clairement démenti ces deux scénarios.
Les mauvais résultats de la BNB au cours des trois dernières années sont dus à la forte remontée des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) depuis l'été 2022.
Pas de retour à la rentabilité avant cinq ans
En 2024, la BNB a subi une perte de 3,68 milliards d'euros, a-t-elle annoncé dans un communiqué. En janvier, la banque avait déjà évalué sa perte de l'année dernière à quelque 3,7 milliards d'euros, après avoir perdu 3,37 milliards d'euros en 2023 et 580 millions en 2022.
Les mauvais résultats de la BNB au cours des trois dernières années sont dus à la forte remontée des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) depuis l'été 2022. Les banques centrales nationales, qui font partie du système européen de banques centrales, doivent, depuis lors, rémunérer plus généreusement les dépôts des banques de leur pays. Or, les titres qu'elles détiennent à l'actif de leur bilan, acquis dans le passé, génèrent très peu d'intérêts. Le différentiel crée un trou important que les banques centrales doivent prendre à leur charge.
La BNB ne pourra distribuer aucun dividende au titre de l'exercice 2024.
Mais il y a une lumière au bout du tunnel. Au terme de ces cinq exercices, durant lesquels la perte devrait se réduire progressivement, un retour à la rentabilité est espéré.
Le résultat négatif de l'année dernière a complètement épuisé les réserves de la BNB. Par conséquent, elle ne pourra distribuer aucun dividende au titre de l'exercice 2024, comme déjà annoncé en janvier. Les actionnaires de l'institution, dont l'État belge, devront se montrer extrêmement patients avant de pouvoir espérer toucher à nouveau des dividendes.
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