Les syndicats dans la rue pour dénoncer "le poison social de l'Arizona"
Le front commun syndical organise ce vendredi un rassemblement pour dire tout le mal qu'il pense des projets de l'hypothétique coalition Arizona.
Il n'y a pas le début d'une ligne d'accord entre les cinq partis qui négocient depuis l'été un accord de gouvernement. Mais les trois grands syndicats sont dans les starting blocks. Ils organisent une "concentration" de militants ce vendredi 13, sur la place Poelaert, devant le palais de Justice de Bruxelles.
Dès septembre, déjà, dans une grande manifestation de soutien aux travailleurs d'Audi, les leaders syndicaux avaient exposé aux milliers de personnes venues défiler à Bruxelles tout le mal qu'ils pensaient des projets de l'Arizona, coalition gouvernementale toujours hypothétique à ce stade.
À la fin de l'été, on avait pu prendre connaissance, à travers différentes fuites, des grandes lignes du projet du formateur, Bart De Wever, pour réformer le système socio-économique belge. On parlait alors des fameuses "super notes".
L'Arizona, si elle se met en place, organiserait selon les syndicats un "recul social généralisé", en distillant un "poison social" à travers ses réformes. La FGTB avait même parlé, à l'automne, de la "plus grande régression sociale depuis 80 ans".
"Mesures fiscales coûteuses, injustes et inefficaces. Austérité et destruction des services publics. Attaques contre la sécu, les malades, les pensionnés. Accès restreint à la pension minimale, une attaque qui touchera particulièrement les femmes. Fin des sursalaires pour le travail de nuit et de week-end. Flexibilité accrue et conditions de travail dégradées. Coût de la vie qui explose, notamment par une augmentation de la TVA sur les produits essentiels", tel est selon le front commun le catalogue des horreurs que s'apprêterait à mettre en œuvre un tel gouvernement.
Rassemblement tous les mois
La CSC a poussé pour que d'autres rassemblements soient prévus tous les 13 des mois suivants. À chaque fois, le focus sera mis sur une thématique. La fiscalité, ce vendredi, avant les pensions, en janvier.
"L'idée est multiple: sensibiliser les gens qui ne se rendent pas toujours compte de ce qui est en discussion, mettre la pression sur les négociateurs et leur rappeler qu'il faut qu'ils laissent un espace de négociation aux interlocuteurs sociaux sur les matières habituelles de la concertation sociale", explique Olivier Valentin, secrétaire national du syndicat libéral CGSLB.
Ce format d'actions un peu particulier a été fort discuté au sein du front commun. Car si l'Arizona se plante, il n'y aura plus lieu de manifester chaque mois. Et si elle prend forme et concrétise une série de réformes, les syndicats ne pourront vraisemblablement pas se contenter de simples rassemblements et devront passer à des modes d'action de plus grande ampleur.
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