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Élections 2024: Drieu Godefridi, fer de lance de la N-VA en Wallonie

Drieu Godefridi a été présenté ce mercredi par le président de la N-VA, Bart De Wever, et le chef de groupe à la Chambre, Theo Francken. ©BELGA

Drieu Godefridi mènera la liste fédérale N-VA dans le Brabant wallon. Jean Faniel (Crisp) y voit cependant une menace assez limitée pour le MR.

Drieu Godefridi portera les ambitions de la N-VA en Wallonie pour les prochaines élections. Présenté mercredi au siège du parti à Bruxelles par le président, Bart De Wever, et le chef de groupe à la Chambre, Theo Francken, l’entrepreneur et chroniqueur mènera la liste fédérale du parti nationaliste flamand dans le Brabant wallon.

Godefridi n’est cependant pas membre de la N-VA. Jusqu’ici, il était proche du MR. "J’ai cru que le MR serait une alternative au PS en Wallonie, mais je constate que le MR n’est pas la solution. Il est même une partie du problème de la Wallonie", a-t-il asséné.

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"Je suis pour le confédéralisme qui est dans l’intérêt de la Flandre, mais aussi de la Wallonie."

Drieu Godefridi
Candidat N-VA dans le Brabant wallon

Trois sièges visés

Comme son patron Bart De Wever, Godefridi tient rigueur à Georges-Louis Bouchez d’avoir rendu possible la Vivaldi. "Le MR n’a pas empêché le budget de la Belgique d’être le plus déficitaire de l’Union européenne, tout comme il ne s’est pas opposé à la politique migratoire calamiteuse menée par la Vivaldi. La principale différence entre le MR et la N-VA, c’est le sérieux et la fidélité aux engagements."

L’objectif électoral affiché par Godefridi est ambitieux : "Nous visons trois sièges. Si on en a cinq, c’est bien aussi." La N-VA déposera en effet prochainement des listes dans les quatre autres provinces wallonnes.

Dans ses chroniques et cartes blanches, Drieu Godefridi a pris des positions parfois controversées, qu’il regrette aujourd’hui. En 2016, il se disait partisan de Trump. En 2013, il avait qualifié la N-VA de fasciste. "J’ai parfois dit des bêtises dans ma vie, des ‘stommiteiten’", confesse-t-il.

Il n’adhère pas non plus à l’indépendance de la Flandre défendue par une frange de la N-VA. "Je ne me sens pas concerné par le séparatisme. Je suis pour le confédéralisme qui est dans l’intérêt de la Flandre, mais aussi de la Wallonie", précise-t-il.

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"Une figure comme Yves Coppieters chez les Engagés constitue probablement une menace plus réelle pour le MR."

Jean Faniel
Directeur du Crisp

Une menace limitée pour le MR

Pour Jean Faniel, directeur général du Crisp (Centre de recherche et d’information socio-politiques), la candidature de Drieu Godefridi arrive un peu comme une surprise : "J'avoue que je n’étais pas convaincu que la N-VA, après son annonce initiale de vouloir se présenter en Wallonie, allait joindre le geste à la parole."

Par contre, il considère que cette candidature constitue "une menace assez limitée pour le MR". "La notoriété de Drieu Godefridi dans la rue est à peu près nulle." De plus, il rappelle que dans le Brabant wallon en 2019, les listes présentées par des formations plus à droite que le MR (Liste Destexhe, Parti Populaire, La Droite, Vlaams Belang) n’avaient pas mis à mal la position des libéraux francophones qui avaient su conserver leurs trois sièges.

"Une figure comme Yves Coppieters chez les Engagés constitue probablement une menace plus réelle pour le MR", prédit-il.

4,92 €
Jean Faniel rappelle qu’une voix rapporte 4,92 euros par an, soit près de 25 euros sur une législature. Pour 1.000 électeurs, cela fait 25.000 euros.

Des voix précieuses

Reste une autre question: que vient chercher la N-VA en Wallonie? Officiellement, il s’agit de porter la bonne parole confédérale de l’autre côté de la frontière linguistique, puisqu’à un moment donné, il faudra sans doute se mettre à table avec les francophones. "Si la N-VA veut négocier une nouvelle réforme de l’État, ce sera plutôt avec le PS qu’avec le MR où Bouchez et Wilmès n’ont pas du tout la fibre régionaliste."

Mais il y a peut-être aussi des considérations plus terre-à-terre, relève Jean Faniel. "Comme le Vlaams Belang l’a fait précédemment, il s’agit de collecter des voix supplémentaires qui compteront pour l’établissement de la dotation fédérale du parti."

Il rappelle qu’une voix rapporte 4,92 euros par an, soit près de 25 euros sur une législature. Pour 1.000 électeurs, cela fait 25.000 euros. Or, il est déjà pratiquement certain que la N-VA perdra par rapport à son score de 2019 en Flandre.

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Le résumé
  • Drieu Godefridi mènera la liste fédérale N-VA dans le Brabant wallon.
  • Il partage les positions confédérales des nationalistes flamands.
  • Jean Faniel (Crisp) voit dans cette candidature une menace limitée pour le MR.
  • Pour la N-VA, il s’agit aussi de collecter des voix qui compteront pour la dotation du parti.
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