"La croissance de Barco s'est effondrée au dernier trimestre"
La Chine et des conditions de marché difficiles plongent Barco dans la pénombre à la Bourse de Bruxelles. L'action a perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année.
Pourtant une des actions favorites des analystes en début d'année, Barco ne parvient décidément pas à remplir leurs attentes. Suite à la publication de ses résultats trimestriels, le titre a plongé de 12% ce mercredi au sein d'un Bel 20 teinté de rouge à la Bourse de Bruxelles, saqué par le recul important de son chiffre d'affaires.
Ce dernier s'est établi à 230 millions d'euros, soit 12% de moins qu'il y a un an, et bien en dessous des 263 millions qu'attendaient les analystes. Ceux d'ING n'hésitent d'ailleurs pas à dire que "la croissance s'est effondrée" chez le groupe d'imagerie basé à Courtrai. "Les ratés par rapport aux attentes se retrouvent dans toutes les divisions. En glissement annuel, la division divertissement est restée stable, mais la division entreprises et surtout soins de santé a été très faible", note l'analyste Marc Hesselink, alors que l'action a déjà perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année.
"Compte tenu de la faiblesse du troisième trimestre, il n'est pas surprenant que les prévisions de ventes pour l'ensemble de l'année n'aient pu être tenues."
Prévisions annuelles rabotées
De son côté, Barco cite les conditions macro-économiques difficiles, qui impactent ces deux divisions, ainsi que la reprise post-pandémique en Chine qui ne s'est toujours pas matérialisée, le divertissement profitant toutefois de l'engouement dans le monde du cinéma. L'entreprise est donc contrainte de prévoir désormais une évolution stable de son chiffre d'affaires pour l'année entière, alors qu'elle en espérait encore une croissance de 5 à 10% il y a trois mois.
"Compte tenu de la faiblesse du troisième trimestre, il n'est pas surprenant que les prévisions de ventes pour l'ensemble de l'année n'aient pu être tenues", estime Kris Kippers, de Degroof Petercam. En effet, outre le recul des revenus, Barco doit faire face à des prises de commandes en baisse par rapport à il y a un an. À 240 millions d'euros, elles sont de plus inférieures aux 251 millions d'euros attendus par le consensus.
Les marges et le retour de Beauduin: deux lueurs d'espoir chez Barco?
En revanche, les analystes pointent deux lueurs d'espoir dans le rapport trimestriel. D'une part, "Barco a annoncé que son co-CEO et actionnaire de référence, Charles Beauduin, avait repris le travail, ce qui est positif à nos yeux", note Marc Hesselink.
Ensuite, souligne Kris Kippers, "il semble que l'entreprise maîtrise ses marges, puisque la prévision d'un ebidta d'environ 14% n'a pratiquement pas été modifiée". À plus long terme, Barco maintient également ses perspectives, tablant toujours sur une croissance du CA de 5 à 10% et une marge d'ebitda entre 14 et 18% pour les deux années à venir. Pour l'analyste de Degroof Petercam, "le potentiel reste donc important, une fois que les conditions économiques se seront améliorées".
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